PHOTOS. Après la mort de JFK, la relève politique de la famille Kennedy est assurée Reuters Reuters KENNEDY - La relève est assurée. Alors que les États-Unis commémorent les 50 ans de la disparition du président John F. Kennedy, la lignée familiale est toujours représentée dans la vie politique américaine. Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis au Japon, désigné par Barack Obama, n'est autre que Caroline Kennedy, fille du défunt président. Quant à Joseph Kennedy III, petit-neveu de JFK, il a été élu en 2012 à la Chambre des représentants, signant le retour sur les bancs du Congrès de la dynastie politique la plus célèbre des Etats-Unis. En effet, en 2010, Patrick Kennedy, un autre neveu du défunt président, avait annoncé son intention de ne pas se représenter à la Chambre, mettant fin à plus de soixante années de présence continue du clan familial au Parlement américain. Joseph Kennedy III et Caroline Kennedy ont donc repris le flambeau familial. Mais ils ne sont pas les seuls à s'être investis dans le domaine politique comme on peut le découvrir dans le diaporama ci-dessous Suite de l'article après le diaporama Patrick Joseph Kennedy 1858-1929 - Le grand-père de JFK est le premier de la famille à entrer dans la sphère politique il fut élu à la Chambre des représentants puis sénateur du Massachussets. Joseph Patrick Kennedy 1888-1969 - Joseph Patrick Kennedy au milieu sur la photo est considéré comme le patriarche de la famille. Surnommé "Joe", le père de JFK a d'abord prospéré dans les affaires avant de se tourner vers la politique. Proche de Roosevelt, il sera nommé ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni entre 1938 et 1940. Marié à Rose Fitzgerald, ils auront ensemble neuf enfants. John Fitzgerald Kennedy 1917-1963 - D'abord élu à Chambre des représentants puis sénateur, JFK sera élu président des Etats-Unis à 46 ans, âge faisant de lui le plus jeune président élu. Il sera assassiné le 22 novembre 1963. Au-delà du charisme de JFK, le mythe autour du président doit beaucoup à sa femme Jacqueline Bouvier, surnomée Jackie. Cette dernière est décédée en 1994. Caroline Bouvier Kennedy 1957-X - La fille de JFK et Jackie Kennedy a été tour à tour avocate, écrivaine et éditrice. Soutien de Barack Obama, elle vient d'être nommée ambassadrice des Etats-Unis au Japon. Elle est la première femme à occuper ce poste. John Fitzgerald Kennedy Jr 1960-1999 - La mort de "John John", fils de JFK et Jackie Kennedy, dans le crash du petit avion qu'il pilotait le 16 juillet 1999 achèvera de donner corps au mythe de la malédiction censée entourer la famille Kennedy. John Bouvier Kennedy Schlossberg 1993-X - Fils de Caroline, John Bouvier Kennedy Schlossberg est l'unique petit-fils de JFK. Etudiant à Yale, il a déjà fait part de son intention de reprendre le flambeau familial en poursuivant une carrière politique. Robert Francis Kennedy 1925-1968 - Frère de JFK, Robert, surnommé "Bob" fut ministre de la Justice sous sa présidence. En 1964, il devient sénateur de l'Etat de New York. Quatre ans plus tard, il aspire à prendre la Maison-Blanche. Mais, comme son frère, il sera assassiné par balles en 1968 alors qu'il venait de remporter la primaire dans l'Etat de Californie. Avec Ethel Skakel, sa femme, ils auront onze enfants. Joseph Patrick Kennedy II 1952-X - Elu à la Chambre des représentants pendant près de dix ans 1986-1999, le fils aîné de Robert Kennedy a finalement mis un terme à sa carrière politique pour se consacrer à Citizens Energy Corporation, organisation à but non lucratif. Robert Francis Kennedy Jr - Le troisième enfant de Robert Kennedy, ex-substitut du procureur de New York, est désormais avocat. C'est également un grand défenseur de la cause environnementale. Il est à la tête de Waterkeeper Alliance, un regroupement d'associations qui oeuvrent contre la pollution de l'eau. Joseph Patrick Kennedy III 1980-X - C'est le petit-fils de Robert Kennedy et donc le petit-neveu de JFK. Passé par Harvard et Standford, cet avocat a été élu à la Chambre des représentants en 2012. Membre du parti démocrate, il représente le retour du nom Kennedy au Congrès après le retrait de son cousin Patrick Joseph Kennedy II. Edward Moore Kennedy - Frère cadet de John et Robert Kennedy, Edward sera un membre important du parti démocrate américain. Il a été sénateur du Massachussetts de 1962 à sa mort en 2009. Patrick Joseph Kennedy II 1967-X - Comme son père Edward, il est membre du parti démocrate. De 1995 à 2011, il est élu du Massachusetts à la Chambre des représentants. Patrick Joseph Kennedy II a été un ardent partisan d'une réforme de la santé. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 12 Patrick Joseph Kennedy 1858-1929 - Le grand-père de JFK est le premier de la famille à entrer dans la sphère politique il fut élu à la Chambre des représentants puis sénateur du Massachussets. Mais la dynastie Kennedy n'a pas seulement été marquée par l'engagement de ses membres dans la chose publique. Leur vie privée a en effet régulièrement fait la "une" des médias. "La malédiction des Kennedy frappe encore", titrait The Independent l'an dernier après le suicide d'une belle-fille de Bobby Kennedy, accréditant l'idée, ignominieuse pour certains, selon laquelle le clan le plus scruté d'Amérique vivrait une éternelle tragédie grecque. Comment expliquer sinon qu'à "chaque fois qu'un Kennedy est sur le point de toucher au but, il est condamné à en payer le prix fort"?, se demande Edward Klein dans La Malédiction des Kennedy. "Il faut remonter à la Grèce antique, aux Atrides, aux figures légendaires d'Agamemnon, Clytemnestre, Oreste et Electre, pour trouver une famille soumise à une série de calamités aussi époustouflante", écrit-il. Car la litanie de drames qu'a vécus le clan est à la mesure de sa démesure. De drames en drames Depuis l'assassinat du président John F. Kennedy, le clan a dû faire face au meurtre de son frère Bobby en 1968, au décès par overdose de David, fils de ce même Bobby, en 1984, ou encore à la mort dans un accident de ski de Michael, autre fils de Bobby, en 1997. Dernier drame en date le suicide de Mary Richardson Kennedy, deuxième femme de Bobby Junior, en mai 2012. Mais, c'est bien la mort de John John, fils de JFK et Jackie Kennedy, dans le crash du petit avion qu'il pilotait le 16 juillet 1999 qui achèvera de donner corps au mythe de la malédiction. Pourtant, le mot avait déjà été repris à son compte 30 ans plus tôt par Ted Kennedy, frère de JFK et de Bobby et sénateur du Massachusetts. Dans un discours télévisé tout en contrition, le jeune espoir démocrate revient sur l'accident de l'Oldsmobile qu'il conduisait et qui finit sa course dans un bras d'eau sur l'île de Chappaquiddick, tuant sa passagère Mary Jo Kopechne. Une malédiction? "Absurde" "Une affreuse malédiction s'est-elle abattue sur tous les Kennedy?", se demande ainsi Ted Kennedy dans son intervention du 25 juillet 1969, un peu plus d'un an après l'assassinat de son frère Bobby. Certains partisans de la théorie du complot interrogent les astres à grand renfort d'horoscopes du patriarche Joe Kennedy, le père de JFK, Bobby et Ted, pour expliquer les affres du clan. Des arguments qui tiennent de l'irrationnel et qui ont le don d'irriter Thomas Maier, journaliste et auteur de "The Kennedys America's Emerald Kings", une somme sur la dynastie. "Parler de malédiction, un peu comme si une déité se vengeait des Kennedy pour quelque chose qu'ils auraient fait, est absurde et injurieux à l'égard de la foi" catholique des Kennedy, explique-t-il à l'AFP. Et de souligner qu'avec Joe Kennedy, représentant au Congrès et petit-fils de Bobby, la famille en est à sa "quatrième génération au service de l'intérêt général". "Toutes les familles n'ont pas donné trois sénateurs, un président et deux candidats à la présidence", renchérit Larry Sabato, politologue à l'université de Virginie, dans une interview accordée à l'AFP. "La théorie de la malédiction est très populaire parce que nous ne cessons de nous intéresser à cette famille. Nous connaissons chacun de ses membres", dit-il. "La rencontre d'Hollywood et de Washington" L'accident d'avion de John John en 1999, qui avait aussi coûté la vie à sa femme Carolyn et à sa belle-soeur Lauren Bessette, avait ainsi poussé non seulement la famille Kennedy mais "le pays tout entier à prendre le deuil", comme le soulignait le Guardian dans son édition du 23 juillet 1999. Si l'histoire des enfants chéris de l'Amérique continue à fasciner et intriguer, c'est sans doute parce qu'ils incarnent "la rencontre d'Hollywood et de Washington", explique Larry Sabato.
Cest la bonne nouvelle de Dieu. C’est que les hommes pécheurs peuvent être gratuitement (sans devoir le mériter) sauvés de la condamnation qu’ils méritaient (la mort) à cause de leur péché, par le moyen de la foi en Jésus-Christ et de son œuvre à la croix (mort et résurrection). Je ne peux qu’être d’accord sur ce pointSociété Religion Ce serait pour mieux accepter la mort, disent les historiens des religions, que l'homme, dans un lointain passé, s'est inventé un au-delà . La foi pour mieux vaincre le deuil ? Dans "Le monde sans vous" Albin Michel, 2011, Sylvie Germain revisite à la lumière de la foi sa douleur après la mort de ses parents. votre livre "Les échos du silence", vous questionnez l'image d'un Dieu fragile... Il n'y a pas de champ plus paradoxal que celui de la foi, alors... Beaucoup ont insisté sur cette dimension de fragilité de Dieu - fragile dans la mesure où on conçoit un Dieu "en attente" de reconnaissance de la part des hommes, aux antipodes, donc, d'une conception d'un Dieu de toute-puissance imposant sa loi aux spiritualité aide-t-elle à vivre, et particulièrement à surmonter la perte de ceux qu'on aime ? Elle n'est pas une "aide" au sens d'un soutien psychologique. Tout deuil d'un être proche reste un arrachement, suivi d'un très long chagrin. Mais le fait de porter ce deuil à l'inconnu de l'"après" instaure une relation inédite avec la spiritualité. La foi maintient le souvenir des défunts dans un très vaste espace de doute fait-il partie de votre expérience de la foi ? Il en fait partie intégrante. Certains croyants, comme certains athées d'ailleurs, car l'athéisme est un mode de croyance puisqu'il ne dispose pas davantage de preuves quant à la "vérité" qu'il professe, ne connaissent pas le doute. Mais je m'interroge sur le fondement de leur certitude. Il se peut qu'il ne soit composé que d'un mélange de préjugés, d'habitude, de paresse intellectuelle ou d'un besoin de consolation. Car l'athéisme peut se montrer source d'apaisement pour la pensée, alors soulagée du tourment lié au mystère de ce qui advient après la mort. Mais la foi n'est pas une donnée établie une fois pour toutes, c'est un don qu'il faut constamment réapprendre à vous êtes intéressée à la mystique, notamment à Etty Hillesum, cette jeune juive néerlandaise morte à Auschwitz, à laquelle vous avez consacré une biographie. Pourquoi ? Il y a des témoignages spirituels qui nous ouvrent des perspectives lumineuses - quitte à ce que l'obscurité se reforme ensuite, tant on se sent parfois dépassé par certaines expériences intérieures. Mais les écouter, les méditer - sans s'interdire d'être en désaccord - fait partie de la dynamique de la foi. Ces voix extrêmes, celles d'Etty Hillesum, de Maître Eckhart, de Thérèse de Lisieux, et d'autres encore, nous apportent un souffle et une énergie neufs. Vaincre le deuil Romancière et essayiste, Sylvie Germain vit sa croyance comme un lien. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement " La foi est un don qu'il faut constamment réapprendre à recevoir "
Lascience peut-elle prouver/réfuter les dieux, les êtres spirituels, la vie après la mort, la métaphysique, les âmes, les esprits, la réincarnation, la religion et la spiritualité ou ces choses sont-elles au-delà du domaine des sciences naturelles ?
La religion est un phénomène culturel qui présente à la fois un caractère individuel et une dimension collective. Si la foi croyance qui dépasse la raison s'oppose à la raison, elles ont tout de même des liens. La religion crée du lien social, apporte un remède face à la dureté de la vie ou à l'angoisse de la mort. Son universalité invite à questionner son origine. IL'homme et son rapport à la religion La religion est le propre de l'homme et désigne tout autant la croyance individuelle de l'être humain que la communauté religieuse. On peut reconnaître le fait religieux à certaines caractéristiques. ADéfinir la religion La notion de religion recouvre un ensemble de réalités. Elle désigne la foi d'un individu mais également l'identité culturelle partagée avec une communauté. L'étymologie du mot religion » est multiple Religare signifie relier » la religion relie l'homme à Dieu et rassembler » les hommes entre eux. Religere signifie recueillir » cela renvoie à l'idée d'observance, de scrupule. La religion peut signifier la croyance, c'est-à -dire quelles sont les convictions en lesquelles on croit. En tant que croyance, la religion renvoie à la foi, en ce que l'on croit que l'on ne peut pas prouver, pas démontrer. Croyance La croyance est un acte de confiance, c'est l'action d'être certain que quelque chose existe ou va arriver, c'est la certitude par laquelle l'esprit admet quelque chose. La croyance n'est pas forcément religieuse. Foi La foi est synonyme de croyance, et plus particulièrement de croyance religieuse. La foi désigne le fait de croire ce qui dépasse la raison. La religion exprime également l'identité culturelle, c'est-à -dire la communauté religieuse à laquelle on appartient. En ce sens, la religion s'entend comme la pratique de rites, de cultes. La religion est donc à la fois un système de croyances auquel un individu adhère et une notion de communauté religieuse et culturelle. La religion apparaît surtout comme étant propre à l'homme. L'être humain est le seul être vivant à procéder à des cérémonies mortuaires. On retrouve même des traces de cultes que les hommes vouaient aux morts durant la Préhistoire. En ce sens, l'homme semble donc être un animal religieux. Par ailleurs, la religion a un lien avec la mort, et plus précisément avec la conscience qu'a l'homme d'être mortel. BLes caractéristiques du fait religieux On parle de fait religieux pour caractériser non pas le sentiment ou la croyance qu'éprouve un individu à l'égard de sa foi, mais pour désigner les occurrences, dans la culture, de ces croyances. Pour distinguer ce qui relève du religieux et ce qui n'en relève pas, il est possible d'utiliser la distinction entre le sacré et le profane. Dans son travail sur la religion, le sociologue Émile Durkheim insiste sur cette séparation qui s'opère dans la société entre les choses relevant du domaine du sacré et celles relevant du domaine du profane. Sacré Le sacré regroupe les choses, les lieux, les objets, les personnes ou les moments qu'une culture donne à interpréter comme autant de manifestations d'une puissance supérieure, bénéfique ou maléfique. Profane Le profane est tout simplement le non-sacré. Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à -dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent. »Les Formes élémentaires de la vie religieuse le système totémique en AustralieCe sur quoi insiste Durkheim ici, c'est la division du monde entre les réalités sacrées et les réalités profanes. Pour lui, cette distinction constitue le dénominateur commun de toutes les insiste sur un autre aspect de la religion son caractère unificateur. En effet, pour lui, la religion ne fait pas que proposer une distinction entre le sacré et le profane, elle est aussi ce qui permet aux hommes de constituer une communauté. Nous ne rencontrons pas, dans l'histoire, de religion sans Église. Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées qui unissent en une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent. »Les Formes élémentaires de la vie religieuse le système totémique en AustralieDans cette citation, Durkheim souligne qu'une religion est nécessairement collective. Cette propriété suit de la définition de la religion comme ensemble solidaire de croyances et de rites, c'est-à -dire impliquant une communauté. C'est cette communauté qu'il appelle Église ». Pour Durkheim, une religion est donc toujours l'affaire d'une communauté qui y adhère. Ce n'est pas un simple système de pensées. De plus, il n'y a pas non plus de religion au sens sociologique du terme sans pratique religieuse, c'est-à -dire sans rituels. Du point de vue sociologique, la religion est donc un ensemble de pratiques et de rites communs à une communauté qui y adhère et qui repose, au sein d'une même société, sur la distinction du sacré et du profane. CLes différentes positions sur le fait religieux Concernant le fait religieux, il existe plusieurs positions on peut être athée, agnostique ou bien croyant. Athéisme L'athéisme est le fait de ne pas croire en Dieu. Agnosticisme L'agnosticisme est le fait de douter de l'existence de Dieu, c'est affirmer qu'on ne peut que spéculer sur son existence. IILes liens entre foi et raison La foi et la raison peuvent s'opposer, mais on peut également trouver des liens entre les deux, des connexions. AL'opposition entre foi et raison On oppose souvent foi et raison, comme s'il existait deux sphères distinctes. 1Des définitions opposées La foi traduit la confiance en Dieu, l'obéissance de celui qui croit en une force supérieure, même s'il ne comprend pas tout. La raison repose sur des preuves, sur la justification, elle ne repose pas sur une croyance. Étymologiquement, la foi du latin fides signifie la confiance. Ainsi, le fidèle est celui qui s'en remet intégralement à Dieu, même s'il ne peut prouver son existence ni déchiffrer sa volonté. Dans la Bible, Abraham obéit lorsque Dieu lui demande de sacrifier Isaac, son fils unique, même s'il ne sait pas quelle sera l'utilité de son acte. En ce sens, la foi semble bien s'opposer au savoir et la raison, qui exigent preuve et justification. Mais ce qui caractérise plus encore cette opposition entre la foi et le savoir tient probablement au caractère absolument certain des vérités révélées, là où les vérités proposées par les sciences ont conscience de leur caractère provisoire. Bertrand Russell insiste sur cette différence entre une croyance religieuse et une théorie scientifique. Science et Religion, Religion and Sciencetrad. Philippe-Roger Mantoux, Paris, © Gallimard, coll. Folio essais 1990, 1935 Alors que la vérité religieuse est révélée une fois pour toutes et est tenue pour toujours absolument vraie, la science sait qu'elle ne peut prétendre ni à un savoir exact ni à une connaissance entière achevée du l'on oppose foi et raison, c'est également à cause de la misologie des théologiens ceux qui étudient les questions religieuses, c'est-à -dire leur haine de la raison. La raison est considérée comme impie, comme rejetant la religion. 2La séparation en deux sphères Si l'on peut accuser la foi de prétendre délivrer des vérités certaines dans le domaine du savoir, il est aussi possible de souligner que, pour ce qui est du domaine de la foi, la raison n'a pas à intervenir. Autrement dit, il importerait de délimiter strictement ces domaines que constituent la foi et le savoir. Blaise Pascal insiste largement sur cette distinction. Selon lui, foi et savoir sont deux ordres distincts qu'il ne convient généralement pas de faire se rejoindre. Concernant la foi, il souligne qu'elle ne peut pas être l'objet d'un raisonnement ou d'une conviction la foi se sent avec le cœur, elle ne peut faire l'objet de démonstration rationnelle. Ainsi, si la foi doit être évacuée du domaine de la connaissance, la raison doit, dans le domaine de la foi, et même de certains principes fondamentaux, céder sa place au cœur. BLes connexions entre religion et raison Il existe des connexions entre religion et raison ainsi, on peut penser que la religion et la raison expriment différemment la vérité, ou encore que la raison permet d'éclairer la religion. 1Deux façons différentes d'exprimer la même chose Les liens entre les vérités issues de la foi et celles formulées par la raison ne doivent pas nécessairement être pensés en termes d'exclusion. Il est en effet possible de penser que la religion et la raison constituent deux façons différentes d'exprimer la vérité, sans qu'il y ait nécessairement à choisir entre l'une ou l'autre. C'est en un sens l'idée qu'exprime le philosophe Alain. En effet, celui-ci s'attache à produire une interprétation rationnelle de la religion. Pour lui, les religions ne seraient que l'expression métaphorique de ce que la philosophie exprime sous forme de concepts. On peut penser que la parabole du Bon Samaritain dans la Bible qui illustre le devoir d'être bon envers son prochain est l'expression métaphorique de l'impératif catégorique théorisé par Emmanuel Kant Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen ». Les dieux sont nos métaphores, et nos métaphores sont nos pensées. »En fait, les vérités de la religion et les vérités de la raison seraient les mêmes, simplement exprimées sous des formes différentes. 2La raison pour éclairer la religion Pour Averroès, la vraie religiosité implique l'usage de la raison le philosophe est celui qui voit les vérités sans voile, et leur connaissance est le culte qu'il rend à Dieu. Pour Averroès, la foi et la raison ne peuvent pas être contraires elles sont les deux expressions possibles de la vérité. Pourtant, il arrive souvent que les vérités de la foi et celles de la raison se contredisent. En réalité, cette contradiction n'est qu'apparente c'est que la vérité, dans le discours religieux, c'est-à -dire issu des textes sacrés, est recouverte d'un voile. La solution pour accéder à la vérité est alors de faire usage de sa raison, qui est la meilleure part de l'homme. Ainsi, lorsqu'il y a un conflit entre la religion et la raison, il revient à l'homme d'interpréter le texte sacré, afin qu'il s'accorde aux énoncés de la raison. C'est donc le recours à l'interprétation qui permet de résoudre les oppositions apparentes. Au siècle des Lumières, la raison va aussi tenter de rendre la religion plus rationnelle. En effet, à un moment où la raison tente d'affirmer son autonomie par rapport à la religion, de nombreux philosophes sont amenés à critiquer l'absurdité de certains dogmes et à vivement condamner l'intolérance et l'oppression dont est responsable une certaine forme de religion. Voltaire, dans le conte philosophique Candide, fait la critique de certaines formes de religion le rigorisme hollandais, l'Inquisition espagnole ou les jésuites au écrite par plusieurs philosophes des Lumières et dirigée par Diderot, présente des critiques massives de la religion. Sans être pour autant athées, les philosophes préconisaient le retour à une religion naturelle débarrassée de certains rites inutiles et de certaines croyances qu'ils jugeaient absurdes. La religion naturelle s'oppose à la fois aux religions instituées, c'est-à -dire aux institutions liées à une religion telles que le clergé et l'Église, et aux religions révélées, c'est-à -dire aux vérités auxquelles doit adhérer le croyant. La religion naturelle prône donc un rapport immédiat à Dieu et préconise l'usage de la raison à deux niveaux pour déceler la présence de Dieu dans le monde, à travers les lois de la nature, et pour adopter une attitude morale dans la conduite de sa vie. Il s'agit donc d'une forme de déisme, prônant l'existence d'une morale universelle celle que nous enseigne la raison. Ainsi, les enseignements de la religion naturelle sont accessibles à l'homme par l'usage de sa seule raison. Déisme Le déisme est une doctrine selon laquelle la raison peut permettre d'accéder à la connaissance de l'existence de Dieu, sans accepter une religion sa Lettre sur la tolérance, John Locke distingue très clairement les attributions de l'État, en insistant sur le fait que ce n'est pas à lui de prendre en charge l'âme des sujets. Dans un moment de l'histoire du Royaume-Uni marqué par d'importants conflits religieux, Locke entend dans cette lettre plaider en faveur de la tolérance des diverses religions au sein de l'État. Ainsi, il est essentiel pour lui de reconnaître qu'en matière de pratique religieuse comme de croyance, le choix doit être laissé à chaque individu. En un sens, Locke ouvre ainsi la voie à la reconnaissance de la neutralité de l'État en matière de religion. IIILes raisons de l'universalité de la religion La religion est universelle pour plusieurs raisons. L'une d'elles est qu'elle permet de donner un sens à la mort. Elle crée également du lien social. Enfin, la religion donne une réponse à la dureté de la vie. ALe besoin de donner du sens à la mort Qu'on la considère dans sa dimension individuelle la croyance, ou bien dans sa dimension collective ensemble de pratiques et de croyances propres à une société ou communauté donnée, la religion apparaît comme un phénomène universel. Comment expliquer ce besoin universel de trouver du sens à l'existence par le biais de la religion ? Il est possible de dire, avec Sigmund Freud, que la religion répond à un besoin psychologique de l'homme face à sa finitude, c'est-à -dire sa conscience d'être mortel. En effet, selon lui, la religion est une croyance qui découle de trois désirs fondamentaux Un besoin affectif de protection Dieu apparaît alors comme une sorte de projection de la figure du père. Un besoin intellectuel de compréhension du monde et de soi-même La religion se propose ainsi d'apporter une réponse aux grandes questions métaphysiques que se pose l'homme Quelle est l'origine du monde ? Quel est le sens de la vie ?. Enfin, un besoin moral de justice C'est ce qu'exprime l'image du Jugement dernier, tout comme l'idée d'un paradis, d'un enfer, et d'un dieu qui voit tous les actes des hommes et sonde leurs intentions. Les idées religieuses qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. »Contrairement à l'idée selon laquelle les dogmes religieux exprimeraient une forme de sagesse pratique, le résultat de l'expérience ou de la réflexion, Freud affirme ici qu'il s'agit d'illusions. Plus précisément, ces dogmes religieux, traductions de désirs enracinés dans la nature de l'homme, tiennent justement leur force de la puissance des désirs dont ils sont issus. BLa création d'un lien social Outre l'aspect psychologique, le caractère universel du fait religieux tient peut-être aussi à son rôle dans la constitution d'une société. Comme le souligne Durkheim dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse, la religion est essentiellement une forme de lien social. En d'autres termes, la religion est ce qui lie les hommes entre eux à l'intérieur d'une société donnée. Il est néanmoins possible de souligner une lente disparition de cette forme du lien social, dans la mesure où s'effectue un transfert de la religiosité dans la sphère privée/individuelle. Marcel Gauchet l'évoque notamment dans Le Désenchantement du monde 1985. Il y montre ainsi que les sociétés occidentales modernes sont sécularisées et sont donc en train de sortir de la religion. En effet, le phénomène religieux relève de plus en plus d'un choix individuel, tandis que la société tend à se structurer en dehors de toute référence à une communauté religieuse. CUne réponse à la dureté de la vie Il est enfin possible de suggérer que la religion constitue une réponse à la dureté des conditions d'existence. C'est ce que veut dire Karl Marx, lorsqu'il énonce que la religion est l'opium du peuple ». En effet, la religion naît dans un contexte de misère matérielle, d'incapacité à maîtriser les conditions d'existence. La religion fonctionnerait ainsi comme une drogue, car en prétendant délivrer l'homme de la sensation de souffrance, en lui promettant une vie meilleure après la mort, elle lui donne de l'espoir. Or, elle ne le délivre pas des causes réelles de sa souffrance au contraire, elle le maintient dans l'inaction et l'empêche ainsi de se révolter contre une situation inacceptable. Elle sert de bonheur illusoire du peuple » afin de consoler les hommes de la misère réelle. La religion se révèle être surtout, selon Marx, l'instrument utilisé par la classe dominante pour endormir » les prolétaires en leur faisant croire à l'avènement d'un monde meilleur, dans un au-delà imaginaire. La religion est la théorie universelle de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, le fondement universel de sa consolation et de sa justification. »Contribution à la critique de la philosophie du droit de HegelLa religion prétend justifier l'existence du monde tel qu'il est en renvoyant le bonheur à la vie après la mort.
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