PRÉPARATIONPain au thon de ma grand-mĂšre. ÉTAPE 1 PrĂ©chauffez le four th.6 (180°C). Égouttez le thon. ÉTAPE 2 Dans un saladier, mettez la farine, la levure, les oeufs, l’huile, le jus de citron et dĂ©layez avec le
ï»żPar HÉLÈNE .D, PubliĂ© le 11 octobre, 2021. Ă  0919 Pain au thon de ma grand-mĂšre, Connaissez-vous le pain au thon ? Variante de la recette de base avec de la viande, le pain au thon se cuisine tout aussi facilement. Et oui, il est facile de trouver dans son placard une boĂźte de thon en conserve. Alors, vous n’avez pas d’excuse pour ne pas rĂ©aliser cette recette simple et Ă©conomique. Un pain savoureux Ă  dĂ©guster en toutes occasions et en toutes saisons ! Un pain facile Ă  faire et Ă  partager. ———- INGRÉDIENTS/ Nombre de personnes 6 Pers. 1 boĂźte de thon au naturel 100 g de gruyĂšre rĂąpĂ© 100 g de farine 3 oeufs 1 verre de lait 1 sachet de levure 1 c. Ă  soupe d’huile 1 jus 1/2 citron sel, poivre ———- PRÉPARATION Pain au thon de ma grand-mĂšre ÉTAPE 1 PrĂ©chauffez le four 180°C. Égouttez le thon. ÉTAPE 2 Dans un saladier, mettez la farine, la levure, les oeufs, l’huile, le jus de citron et dĂ©layez avec le lait. Incorporez le thon Ă©miettĂ©. ÉTAPE 3 Ensuite, ajoutez le gruyĂšre rĂąpĂ©, salez et poivrez. Mettez dans un moule Ă  terrine et enfournez pendant 15 Ă  20 min. Servez tiĂšde avec une salade verte. Bon appĂ©tit ! ASTUCES Pour gagner encore plus en rapiditĂ©, vous pouvez mettre tous les ingrĂ©dients de votre cake dans votre robot. Mixez le tout. Vous n’avez plus qu’à enfourner votre pain au thon et le tour est jouĂ©. Pour relever un peu cette recette, vous pouvez y ajouter des lĂ©gumes comme des courgettes, des carottes, etc. Vous pouvez l’agrĂ©menter aussi de reste de julienne de lĂ©gumes, ou de ratatouille par exemple. Cette recette de pain au thon peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e Ă  base de restes de poissons cuisinĂ©s saumon, cabillaud, lieu noir,
. Et oui, c’est un plat un peu fourre-tout » mais ici, pas de place au gĂąchis !
7mai 2020 - Connaissez-vous le pain au thon ? Variante de la recette de base avec de la viande, le pain au thon se cuisine tout aussi facilement. Et oui, il est facile de trouver dans son placard une boĂźte de thon en conserve. Alors, vous
RĂ©sumĂ© Les Aventures de Pinocchio sont un livre dans lequel on reconnaĂźt plusieurs genres le conte de fĂ©es, le roman picaresque, et le roman de formation. On peut aussi trouver dans l’ouvrage de Collodi des thĂšmes qui relĂšvent du vĂ©risme comme celui de la faim. Celle-ci, commune aux hommes et aux bĂȘtes, permet Ă  l’auteur d’introduire les animaux dans un rĂ©cit oĂč la condition humaine, comme dans l’Ɠuvre de Verga, est caractĂ©risĂ©e par la lutte pour la survie. Pour cette raison les animaux sont prĂ©sents non seulement comme personnages mais trĂšs souvent aussi comme comparants. Une place importante est celle de l’ñne qui, comme chez Verga, occupe le degrĂ© le plus bas de l’échelle sociale. La fĂ©e, introduite tardivement, a pour fonction d’éduquer Pinocchio. Sa prĂ©sence, toujours discrĂšte, se manifeste souvent Ă  travers l’intervention d’animaux auxiliaires comme le Grillon Parlant, le Perroquet, le Pigeon, le Dauphin ou la Limace. Personnage ambigu, Ă  la fois petite sƓur et marĂątre, elle fait subir Ă  son protĂ©gĂ© toute une sĂ©rie d’épreuves. Typique de la mentalitĂ© du XIXe siĂšcle, elle enseigne Ă  la marionnette que la sociĂ©tĂ© est fondĂ©e sur le de page EntrĂ©es d’index Index chronologique XIXeHaut de page Texte intĂ©gral 1 Édition de rĂ©fĂ©rence Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, in Opere, a cura di Daniela March ... 1On peut dĂ©crire l’action des Aventures de Pinocchio comme un long voyage celui que doit faire la marionnette afin de retrouver Geppetto1. Le pantin vagabonde entre trois pĂŽles la maison paternelle, l’habitation de la FĂ©e et l’école oĂč il doit se rendre s’il veut devenir un petit garçon. En fonction des circonstances, il s’éloigne ou se rapproche de l’un de ces trois lieux. Cette indĂ©cision est celle de l’enfant qui hĂ©site Ă  grandir. Pinocchio affirme son indĂ©pendance, mais, parce qu’il a besoin d’ĂȘtre consolĂ©, il aspire Ă  revenir au foyer ou Ă  revoir sa protectrice. Bien qu’il affirme vouloir aller Ă  l’école, il trouve toujours un prĂ©texte pour prendre le chemin de la ville ou de la campagne. Ainsi, Pinocchio est-il toujours sur les routes, Ă  la merci du hasard ou des rencontres, selon un procĂ©dĂ© narratif qui est le propre des romans picaresques dans lesquels le rĂ©cit rĂ©sulte d’un effet de retardement qui empĂȘche le protagoniste de rejoindre l’un ou l’autre des lieux qui constituent le terme possible de son errance. Dans Les aventures de Pinocchio, en outre, il y a une double quĂȘte puisque l’enfant est Ă  la recherche de son pĂšre pendant que le pĂšre, lui aussi, parcourt le monde pour retrouver celui qu’il a créé. Les retrouvailles sont manquĂ©es, les itinĂ©raires se rapprochent quelquefois mais divergent plus souvent. Il y a donc toujours des obstacles qui empĂȘchent la rĂ©ussite de l’entreprise et remettent Ă  plus tard la conclusion du rĂ©cit. 2 Bruno Traversetti parle de sorta di Bildungsroman in minore » Bruno Traversetti, Introduzione a ... 3 Cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, Caen, Presses ... 4 Le rĂ©cit avait pour titre Storia di un burattino. Il se composait de quinze chapitres seulement. I ... 2On peut aussi remarquer que le schĂ©ma narratif est conforme Ă  celui des romans de formation2. Collodi enseigne Ă  sa marionnette et Ă  ses lecteurs que la vie des adultes est dure et qu’il faut travailler beaucoup pour espĂ©rer conduire une vie seulement modeste. Bien qu’il soit conseillĂ© par la FĂ©e ou par d’autres, Pinocchio s’éduque lui-mĂȘme et ne semble se fier qu’à son expĂ©rience. Il tire lui-mĂȘme les leçons de ses Ă©checs, se promet d’ĂȘtre plus prudent ou plus avisĂ© et comprend Ă  la fin de ses aventures que le travail et la solidaritĂ© sont deux valeurs nĂ©cessaires. Il y a donc plusieurs modĂšles et plusieurs genres3 Ă  l’origine des aventures de Pinocchio. Et quoique l’histoire relĂšve notamment du conte de fĂ©es puisque la mĂ©tamorphose de Pinocchio en garçonnet est due Ă  l’intervention merveilleuse de la petite fille aux cheveux bleus », le rĂ©cit est fortement marquĂ© par le rĂ©alisme. Il suffira de rappeler que les premiers Ă©pisodes de Pinocchio furent publiĂ©s Ă  partir du 7 juillet 1881 sur le Giornale per i bambini de Ferdinando Martini4 et que c’est en 1881 que parurent Les Malavoglia. S’il est vrai que le style de Collodi n’est pas purement vĂ©riste, en revanche les thĂšmes qu’il aborde le sont ; et en particulier celui de la faim. Les hommes, les bĂȘtes, qui mange qui ou le thĂšme de la faim 5 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, p. 374. Ma l’appetito nei ragazzi cammina presto; e di ... 6 Ibidem, p. 448 ha una boccaccia cosĂŹ larga e profonda che ci passerebbe comodamente tutto il tr ... 7 Cette notation permet de dĂ©finir approximativement la durĂ©e de l’action romanesque un peu plus d ... 8 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 512 [
] dopo aver inghiottito me, inghiottĂŹ ... 9 Ce qui est un exemple canonique de mise en abyme ». 10 Geppetto se comporte comme les parasites qui mangent la nourriture du corps dont ils sont les hĂŽte ... 11 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 510 [
] un vecchiettino tutto bianco, come ... 12 Ibidem, p. 509 quando si nasce Tonni c’ù piĂč dignitĂ  a morir sott’acqua che sott’olio ». 3C’est par ce dernier mot que nous voulons introduire le thĂšme des animaux. Car la faim est commune aux humains et aux bĂȘtes. Elle est omniprĂ©sente dans le rĂ©cit, elle est la cause de nombreuses mĂ©saventures. Elle est aussi quelquefois bonne conseillĂšre puisque c’est elle qui, dans le dernier chapitre, fera admettre au pantin la nĂ©cessitĂ© du travail. Collodi a su la mettre en scĂšne dans des Ă©pisodes particuliĂšrement efficaces comme celui au cours duquel Pinocchio, au chapitre VII, ne veut d’abord manger que des fruits Ă©pluchĂ©s puis se rĂ©signe Ă  avaler la pelure et les trognons afin de tromper son appĂ©tit. Comme le remarque Collodi au chapitre V, l’appĂ©tit des enfants va vite ; car au bout de quelques minutes il se transforme en faim et la faim en faim de loup Ă  savoir une faim Ă  couper au couteau5. Mais le besoin de manger est tout aussi bien reprĂ©sentĂ© Ă  la fin du livre par l’énorme bouche du Requin qui aurait pu contenir un train entier avec la locomotive fumante et les wagons6. Le monstre se nourrit principalement de poissons mais il dĂ©vore aussi les hommes et peut mĂȘme avaler un navire tout entier. C’est d’ailleurs grĂące Ă  cette circonstance que Geppetto a pu survivre deux annĂ©es dans les entrailles de la bĂȘte7. Car il a trouvĂ© dans l’épave du bateau suffisamment de conserves de viande, suffisamment de pain grillĂ©, de fromage et de raisins secs pour pouvoir s’alimenter8. L’épisode est d’autant plus significatif qu’il met en scĂšne un exemple de faim dans la faim »9. En effet, la premiĂšre prĂ©occupation de Geppetto mangĂ© » est de se procurer de la nourriture. Cependant, les provisions commençant Ă  manquer au bout de vingt-quatre mois, le vieux menuisier est obligĂ© d’engloutir des poissons vivants, ceux-lĂ  mĂȘmes que le Requin avale10. Et quand Pinocchio retrouve enfin son pĂšre dans le ventre du monstre, il voit un petit vieillard aux cheveux blancs comme s’il Ă©tait fait de neige ou de crĂšme fouettĂ©e, en train de mĂąchonner de petits poissons vivants qui rĂ©ussissent parfois Ă  s’échapper de sa bouche11. Il y a un contraste frappant entre la fragilitĂ© du dĂ©bonnaire Geppetto pur comme la neige et bon comme un gĂąteau et le spectacle cruel de la langue et des dents qui dĂ©chiquettent les poissons frĂ©tillants. Ainsi la faim fait-elle de Geppetto un ogre. Quant aux petits poissons, ils cherchent Ă  s’échapper de la bouche du mangeur comme le feront eux-mĂȘmes Geppetto et Pinocchio en sortant de la gueule du Requin. La conclusion est que les hommes dĂ©vorent tout autant que les animaux. C’est en tout cas la conviction du Thon philosophe » ingurgitĂ© en mĂȘme temps que Pinocchio. Alors que le pantin ne se rĂ©signe pas Ă  ĂȘtre digĂ©rĂ© » et se demande comment sortir de l’estomac du monstre, le Thon accepte le sort qui l’attend en observant que lorsqu’on est un Thon, il est plus digne de mourir dans l’eau que dans l’huile12, ce qui signifie qu’il vaut mieux ĂȘtre mangĂ© par un de ses pairs que par un ĂȘtre humain. 13 Cf. P. Paolini, Collodi traduttore di Perrault, Studi collodiani », Atti del 1° Convegno Interna ... 14 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio,cit., p. 390 [
] un omone cosĂŹ brutto che metteva pau ... 15 Ibidem, p. 391 [
] il povero Pinocchio [
] divincolandosi come un’anguilla fuori dell’acqua, st ... 4Traducteur en 1875 d’une anthologie de contes de Charles Perrault et de Madame d’Aulnoy13, Collodi a mis dans son Pinocchio deux figures d’ogre. Ou plus exactement il a introduit deux personnages dans lesquels le lecteur reconnaĂźt facilement le modĂšle d’aprĂšs lequel ils ont Ă©tĂ© créés. Cette façon de procĂ©der est significative de l’écriture de Collodi qui utilise mĂ©taphoriquement les Ă©lĂ©ments typiques du conte en les insĂ©rant dans un contexte plus rĂ©aliste que fantastique. Le premier personnage imaginĂ© d’aprĂšs les reprĂ©sentations traditionnelles de l’ogre » est le montreur de marionnettes, Mangiafoco, dont le nom, certes, renvoie Ă  la rĂ©alitĂ© des spectacles ambulants, mais aussi Ă  celle des rĂŽtisseries qui aiguisent l’appĂ©tit des gens en montrant la prĂ©paration des viandes. Le personnage, selon l’auteur, est un homme laid qui effraie tous ceux qui le regardent. Outre qu’il a la voix caverneuse des ogres, il a aussi une barbe noire qui lui descend jusqu’aux pieds, des yeux rouges et une bouche aussi grande qu’un four14. Il a besoin de bois pour faire cuire un mouton et il pense que Pinocchio ferait un excellent combustible. À la perspective de brĂ»ler, la marionnette se tortille comme une anguille hors de l’eau15 et crie dĂ©sespĂ©rĂ©ment en appelant son papa ». L’ogre, malgrĂ© son apparence, est un sentimental. Le mot de papa » l’émeut, et, ayant appris la pauvretĂ© de Geppetto, il donne Ă  Pinocchio des piĂšces d’or ; puis il se rĂ©sout tristement Ă  manger le mouton Ă  moitiĂ© cru. 16 Ibidem, pp. 466-467 in mezzo a un brulichĂ­o di pesci d’ogni forma e grandezza, che scodinzoland ... 5Le deuxiĂšme exemple d’ogre est le pĂȘcheur troglodyte. Il a pris Pinocchio au fond de son filet dans un grouillement de poissons de toutes les formes et de toutes les tailles qui se dĂ©battent frĂ©nĂ©tiquement en agitant leurs queues16. Plus que le montreur de marionnettes, le pĂȘcheur est animalisĂ© au moyen d’une sĂ©rie de comparaisons 17 Ibidem, p. 467. E nel tempo stesso [Pinocchio] vide uscire dalla grotta un pescatore cosĂŹ brutto, ma tanto brutto, che pareva un mostro marino. Invece di capelli aveva sulla testa un cespuglio foltissimo di erba verde ; verde era la pelle del suo corpo, verdi gli occhi, verde la barba lunghissima che gli scendeva fin quaggiĂč. Pareva un grosso ramarro ritto su i piedi di 18 Ibidem, p. 467 una manona cosĂŹ spropositata, che pareva una pala da fornai ». 19 Collodi est l’auteur de livres avec lesquels il voulait enseigner aux enfants la gĂ©ographie de l’I ... 20 Ibidem, p. 470 Allora il cane che, quando aveva fame davvero, non era avvezzo a lasciarsi posar ... 21 À noter que lorsqu’il aura Ă©tĂ© transformĂ© en Ăąne puis jetĂ© Ă  la mer pour y ĂȘtre noyĂ©, Pinocchio se ... 6Sentant que le filet est trĂšs lourd, le pĂȘcheur se rĂ©jouit Ă  l’avance du repas copieux qu’il va faire. Avec sa main aussi grosse que la pelle d’un boulanger18, il attrape successivement des rougets, des merlans, des mulets, des soles, des araignĂ©es de mer, des anchois. Le but de cette liste est d’enrichir le vocabulaire des jeunes lecteurs19, mais l’énumĂ©ration donne aussi la mesure de l’appĂ©tit de l’ogre qui, dĂ©couvrant Pinocchio, se demande quelle sorte d’animal il est. AprĂšs quelque rĂ©flexion, il dĂ©cide que le pantin est un crabe. La faim du pĂȘcheur est encore suggĂ©rĂ©e par le plaisir qu’il prend Ă  cuisiner les poissons qu’il fait frire aprĂšs les avoir passĂ©s dans la farine. L’odeur de l’huile attire le chien Alidor Ailes d’or, celui-lĂ  que Pinocchio avait secouru quelques instants auparavant. Le molosse, qui avait faim pour quatre, essaie d’abord de s’attirer les bonnes grĂąces du pĂȘcheur en gĂ©missant et en remuant la queue. Mais l’ogre ayant voulu le chasser d’un coup de pied, le chien qui, quand il avait vraiment faim, nous dit Collodi, n’était pas d’humeur Ă  se laisser agacer par les mouches, se met Ă  gronder contre le pĂȘcheur en dĂ©couvrant ses crocs terribles20. Ainsi l’ogre et le chien sont-ils tenaillĂ©s par une faim identique. Quant Ă  Pinocchio qui, lui aussi, a toujours le ventre creux, il se trouve, comme les poissons, dans la position d’ĂȘtre mangĂ©21. 7Les ogres ont une prĂ©dilection pour la chair crue. Le pĂȘcheur troglodyte est moins primitif que son modĂšle puisqu’il aime cuisiner et se propose mĂȘme d’assaisonner Pinocchio Ă  la tomate. La cuisine est un thĂšme complĂ©mentaire de la faim et le menu que commandent le Chat et le Renard quand ils dĂźnent Ă  l’auberge de l’Écrevisse Rouge rappelle l’importance des banquets dans la sociĂ©tĂ© du XIXe siĂšcle oĂč les excĂšs de nourriture les jours de fĂȘte compensaient la frugalitĂ© des repas quotidiens 22 Ibidem, p. 401. Daniela Marcheschi signale que la recette du liĂšvre dolce e forte » se trouve dan ... Il povero Gatto sentendosi gravemente indisposto di stomaco, non potĂš mangiare altro che trenta triglie con salsa di pomodoro e quattro porzioni di trippa alla parmigiana e perchĂ© la trippa non gli pareva condita abbastanza, si rifece tre volte a chiedere il burro e il formaggio grattato !La Volpe avrebbe spelluzzicato volentieri qualche cosa anche lei ma siccome il medico le aveva ordinato una grandissima dieta, cosĂŹ dovĂš contentarsi di una semplice lepre dolce e forte con un leggerissimo contorno di pollastre ingrassate e di galletti di primo canto. Dopo la lepre si fece portare per tornagusto un cibreino di pernici, di starne, di conigli, di ranocchi, di lucertole e d’uva paradisa ; e poi non volle altro. Aveva tanta nausea per il cibo, diceva lei, che non poteva accostarsi nulla alla 23 Ibidem, p. 450 – E insieme col pane ti darĂČ un bel piatto di cavolfiore condito coll’olio e col ... 24 En plus des repas il y a les thĂ©s et les goĂ»ters qui sont rĂ©servĂ©s Ă  la classe bourgeoise. Ainsi, ... 8Les plats, on l’aura remarquĂ©, sont surtout Ă  base de poisson et de viande. MĂȘme la garniture se compose de volailles. Le fromage, les tomates et le raisin ne servent qu’à relever le goĂ»t. Les lĂ©gumes sont en revanche typiques des repas ordinaires. Ainsi lorsque la FĂ©e retrouve Pinocchio dans l’üle des Abeilles industrieuses, elle promet de lui donner Ă  manger s’il accepte de porter une lourde cruche remplie d’eau. Elle lui propose d’abord du pain, puis, Pinocchio trouvant ce salaire insuffisant, elle lui laisse espĂ©rer une belle assiette de chou-fleur assaisonnĂ© d’une sauce Ă  l’huile et au vinaigre23. Comme Pinocchio fait encore la moue, elle finit par vaincre sa paresse en Ă©voquant un bonbon au rossolis. Bien Ă©videmment ce n’est pas la confiserie qui doit apaiser la faim de Pinocchio, mais le pain et le plat de lĂ©gumes qui constituent l’aliment principal des Italiens Ă  la fin du XIXe siĂšcle24. La viande c’est-Ă -dire principalement les volailles et le gibier, ou le poisson ne sont prĂ©sents sur la table qu’à l’occasion de solennitĂ©s. 25 On pourrait citer ici le cas de Melampo, le chien de garde qui ne bronche pas quand les fouines pĂ© ... 9On vient de voir rapidement la place importante qu’occupent la faim et la nourriture dans Les aventures de Pinocchio. La lutte pour la survie oppose les hommes entre eux, les animaux entre eux et les hommes aux animaux. Comme dans tout conflit, il y a parfois des alliances25. C’est en tout cas une destinĂ©e partagĂ©e que celle qui rĂ©unit les humains et les bĂȘtes dans une mĂȘme condition de crĂ©atures toujours affamĂ©es. 26 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 486 i ciucchini galoppavano, il carro corre ... 27 Ibidem, p. 369 Pinocchio andava a salti come una lepre ». 28 L’expression est utilisĂ©e trois fois. Une fois elle est rapportĂ©e Ă  Pinocchio lorsqu’au chapitre I ... 29 Ibidem, p. 430 [Pinocchio] correva a salti come un cane levriero ». 30 Ibidem p. 421 [Pinocchio] cominciĂČ a correre come un capriolo ». 31 Ibidem, p. 469 PerchĂ© [Pinocchio] si divincolava come un’anguilla ». 32 Ibidem, p. 370 Geppetto arrĂȘtĂ© par les carabiniers piangeva come un vitellino ». 33 Ibidem, p. 444 Pinocchio, essendo tutto di legno [
] nuotava come un pesce ». 34 Ibidem, p. 378 [Pinocchio] tornĂČ a casa bagnato come un pulcino ». 35 Ibidem, p. 394 Pinocchio corse subito, arrampiccandosi come uno scoiattolo [
] ». 36 Ibidem, p. 450 Quando Pinocchio ebbe bevuto come una spugna ». 37 Cf. supra note 4. Étant donnĂ© l’importance du thĂšme de la faim, on peut ĂȘtre surpris de ne pas tro ... 38 Ibidem, p. 492 – Come stai, mio caro Lucignolo ? – Benissimo come un topo in una forma di cac ... 39 Ibidem, p. 506 [Pinocchio] rizzava le gambe fuori dell’acqua e faceva capriole e salti, come un ... 40 Ibidem, p. 418 correre e ruzzare [...] vispo e allegro come un gallettino di primo canto ». 41 Ibidem, p. 518 cammineremo pian pianino come le formicole » dit Pinocchio en offrant son bras Ă  ... 42 Ibidem, p. 524 La Lumaca, contro il suo costume, cominciĂČ a correre come una lucertola nei gran ... 10La communautĂ© de destin de l’homme et des animaux permet Ă  Collodi de rendre plus plausibles et plus rĂ©alistes les conventions de la fable. L’écrivain utilise un autre moyen relevant aussi de l’oralitĂ© pour rĂ©duire l’opposition qui distingue l’ĂȘtre humain de la brute. Il s’agit de la comparaison qui, en soulignant des ressemblances entre les gens et les bĂȘtes, met en communication les mondes animal et humain. La langue courante contient de nombreuses expressions qui caractĂ©risent telle attitude ou tel comportement d’une personne en les rapportant Ă  un animal. C’est le cas, par exemple, de la locution dormir comme un loir »26 qui est utilisĂ©e deux fois par Collodi, la premiĂšre Ă  propos de Lucignolo lorsqu’il se trouve dans la voiture qui le conduit au Pays des Jouets et la seconde Ă  propos du Requin quand il dort la bouche ouverte. On peut considĂ©rer comme des locutions toutes faites un certain nombre d’expressions telles que bondir comme un liĂšvre »27, courir comme un cheval barbe »28, sauter comme un lĂ©vrier »29, courir comme un chevreuil »30, s’agiter comme une anguille »31, pleurer comme un veau »32, nager comme un poisson »33, ĂȘtre mouillĂ© comme un canard »34, grimper comme un Ă©cureuil »35, boire comme une Ă©ponge »36, manger comme des loups »37. D’autres fois, les comparaisons ont plus d’originalitĂ©. Ainsi on trouve la formule ĂȘtre heureux comme une souris dans une meule de parmesan »38, faire des cabrioles et des sauts comme un dauphin en veine de bonne humeur »39, ĂȘtre vif et joyeux comme un tout jeune coq »40 ou encore marcher tout doucement comme des fourmis »41. On signalera enfin que, quand la Limace veut se dĂ©pĂȘcher, Collodi hĂ©site Ă  dire qu’elle galope comme un cheval et prĂ©fĂšre utiliser une comparaison plus vraisemblable en spĂ©cifiant qu’elle court comme un lĂ©zard »42. 43 Être triste conviendrait mieux que pleurer puisque les animaux sauf dans Pinocchio gĂ©missent mai ... 44 Dans les comparaisons, c’est presque toujours l’homme qui est animalisĂ© ». Toutefois, dans le de ... 11La plupart des comparaisons portent sur des mouvements courir, sauter, bondir, grimper, nager, sur les besoins essentiels du corps dormir, boire, manger ou sur un Ă©tat de l’humeur ĂȘtre heureux, pleurer. Dans tous les cas, les Ă©tats ou les actions qui sont l’objet de la comparaison sont communs aux hommes et aux animaux43 et correspondent aux diffĂ©rentes sĂ©quences narratives du roman qui, toutes, racontent comment Pinocchio et Geppetto sont Ă  la recherche l’un de l’autre en courant, en nageant et doivent pourvoir Ă  leurs besoins. Mais il faut surtout remarquer que l’ensemble des locutions que nous avons citĂ©es crĂ©e un rĂ©seau d’analogies qui induisent le lecteur Ă  admettre que l’on passe aisĂ©ment de l’animal Ă  l’homme, qu’il y a une part d’animalitĂ© dans l’ĂȘtre humain mais aussi beaucoup d’humanitĂ© en bonne et en mauvaise part chez les bĂȘtes44. De cette façon, la coexistence de personnages hommes et de personnages animaux dans le rĂ©cit semble naturelle et dispense l’auteur de trop recourir Ă  l’artifice du merveilleux. Si on ajoute que, dans les contes, la fonction du personnage importe plus que sa nature », on comprendra qu’on puisse lire Les aventures de Pinocchio sans s’étonner de la prĂ©sence du monde animal, la logique et la cohĂ©rence de la fiction prĂ©valant sur la forme humaine ou non des acteurs. Animaux antagonistes et animaux auxiliaires 45 Cf. G. Genot, Analyse structurelle de Pinocchio, Pescia, Fondazione Nazionale Carlo Collodi Quade ... 46 Melampo, du grec MĂ©lampous, l’homme aux pieds noirs » parce que sa mĂšre, lorsqu’il naquit, avait ... 12Étant donnĂ© que le roman de Collodi peut ĂȘtre ramenĂ© au schĂ©ma traditionnel de la quĂȘte », on Ă©tudiera les animaux selon qu’ils sont des antagonistes ou des adjuvants45. La plupart du temps, les animaux sont nommĂ©s d’aprĂšs l’espĂšce Ă  laquelle ils appartiennent. Ainsi a-t-on le Chat, le Renard, la Colombe, le Dauphin, le Serpent, le Perroquet, le Thon, la Limace, le Requin, le Grillon Parlant etc. Si les chiens ont un nom, c’est sans doute parce qu’ils sont au nombre de trois et qu’il convient donc de les distinguer. Le caniche de la petite fille aux cheveux bleus se nomme MĂ©dor, le mĂątin qui sauve Pinocchio des griffes du pĂȘcheur s’appelle Ailes d’or » Alidor parce qu’il a remportĂ© des courses, et le chien de garde qui s’est laissĂ© corrompre par les fouines a pour nom Melampo, peut-ĂȘtre parce qu’il a les pattes noires46. Cependant, hormis les chiens, les autres animaux, comme nous l’avons dit, sont dĂ©signĂ©s par leur nom commun auquel Collodi met une premiĂšre lettre majuscule. Cela revient Ă  dire que dans l’espace fictionnel de Pinocchio, de mĂȘme que les hommes appartiennent, comme il se doit, Ă  une mĂȘme catĂ©gorie et se distinguent entre eux par leur individualitĂ© c’est-Ă -dire par leur personnage », de mĂȘme tous les animaux appartiennent Ă  une famille unique mais ont chacun une spĂ©cificitĂ© qui fait d’eux un Chat, un Dauphin, un Corbeau etc., c’est-Ă -dire un animal avec son caractĂšre et sa personnalitĂ© propres. Le nom de l’animal est donc aussi celui d’un personnage. 47 Ibidem, p. 428 due can mastini vestiti da giandarmi ». 13Chaque bĂȘte que Pinocchio rencontre peut ou bien retarder le moment de son retour ou au contraire l’aider Ă  se tirer d’un mauvais pas. Nous commencerons par les animaux qui font obstacle Ă  la rĂ©union du pantin soit avec Geppetto soit avec la FĂ©e. Le personnage le plus exemplaire Ă  cet Ă©gard est sans doute le Serpent du chapitre XX. Pinocchio, qui avait promis de revenir chez la FĂ©e au bout de quelques heures, est restĂ© dehors toute une nuit pour semer ses piĂšces d’or dans le Champ des Miracles, puis il a Ă©tĂ© condamnĂ© par le juge et conduit en prison par deux mĂątins habillĂ©s en gendarmes47. Il est libĂ©rĂ© au bout de quatre mois et dĂ©cide aussitĂŽt de retrouver la maisonnette de la FĂ©e. Le pantin s’adresse mille et un reproches, se rend compte qu’il a dĂ©sobĂ©i, se promet d’ĂȘtre sage. Mais voici qu’il trouve un Serpent en travers du chemin 48 Ibidem, p. 431. Aveva veduto un grosso Serpente, disteso attraverso la strada, che aveva la pelle verde, gli occhi di fuoco e la coda appuntita, che gli fumava come una cappa di immaginarsi la paura del burattino il quale, allontanatosi piĂč di mezzo chilometro, si mise a sedere sopra un monticello di sassi, aspettando che il Serpente se ne andasse una buona volta per i fatti suoi e lasciasse libero il passo della 49 Cf. Pietro Clemente, Pinocchio e le fiabe di Perrault, Studi collodiani » Atti del 1o Convegno I ... 50 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 432 ridi, ridi, ridi, alla fine dallo sforz ... 14Dans le Serpent qui a la peau verte et les yeux rouges comme Mangiafoco et le pĂȘcheur troglodyte, il est facile de reconnaĂźtre l’image d’un dragon49. Voici donc Pinocchio en devoir de se comporter en nouveau Siegfried. Mais plus sagement, la marionnette se met Ă  plus de cinq cents mĂštres de distance et attend que le Serpent s’en aille. Cependant l’attente dure une heure, deux heures, trois heures et le passage est toujours barrĂ©. Pinocchio s’adresse alors Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© du Serpent, explique qu’il doit rentrer chez lui car son papa » l’attend. En d’autres termes il utilise une seconde fois les mots qui avaient attendri Mangiafoco. Mais tous les monstres ne se ressemblent pas et le Serpent paraĂźt ne pas entendre ce que Pinocchio lui dit. En outre, il reste immobile et sa queue cesse de fumer. Quand le pantin veut enjamber le reptile, ce dernier se redresse d’un coup et la marionnette Ă©pouvantĂ©e tombe la tĂȘte enfoncĂ©e dans la boue. Le Serpent alors se met Ă  rire, et il rit tant et tant, qu’à la fin, Ă  force de trop rire, il se dĂ©chire une veine de la poitrine et alors il meurt pour de bon50. 15Bien qu’il soit connu, nous avons voulu rĂ©sumer l’épisode car il montre que Collodi tourne en dĂ©rision les lĂ©gendes et les contes de fĂ©es. Pinocchio n’est pas un hĂ©ros ni mĂȘme un don Quichotte. Mais cela n’a pas d’importance car les monstres qu’il rencontre se dissipent comme des bulles de savon Mangiafoco Ă©ternue et s’émeut, le Serpent meurt de rire et le Requin, qui est asthmatique et fatiguĂ©, dort la bouche grande ouverte laissant ainsi s’échapper tous ceux qu’il a avalĂ©s. Collodi veut enseigner aux enfants que ce ne sont pas les ogres et les dragons dont parlent les contes de fĂ©es qui sont le plus Ă  redouter. À ses yeux, il y a, pour ses lecteurs, des dangers bien plus graves ce sont la paresse, la dĂ©sobĂ©issance, les mauvaises rencontres, la crĂ©dulitĂ©, le non respect de la propriĂ©tĂ©, le manque de compassion. C’est pourquoi le roman d’aventures et le roman de formation intĂ©ressent l’écrivain plus que les histoires de monstres, de magiciens et de fĂ©es. 51 Cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, cit. pp. 80-8 ... 16Le Chat et le Renard, par leur fonction dans le rĂ©cit, relĂšvent du picaresque51. On reconnaĂźt en eux ces vagabonds qui se font mendiants, escrocs ou voleurs selon les circonstances. Ils vont au hasard des routes pour dĂ©tourner les voyageurs de leur but et retarder ainsi la conclusion de l’histoire. Dans le roman de Collodi, qui est aussi un Bildungsroman, le Chat et le Renard dĂ©tournent Pinocchio du droit chemin », qui est celui du travail et de l’obĂ©issance, en proposant Ă  la marionnette de multiplier ses piĂšces d’or. Collodi condamne ainsi le gain facile et les richesses acquises par la spĂ©culation. Homme du XIXe siĂšcle, il est convaincu comme Marx mais aussi comme les Ă©conomistes classiques que l’accumulation du capital est fondĂ©e sur le travail. Le champ des miracles » le placement de l’argent n’est pour lui qu’une duperie qui permet Ă  d’habiles bonimenteurs de spolier les esprits crĂ©dules. C’est ce que dit le Perroquet jadis trompĂ© comme Pinocchio 52 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 427. SĂŹ, parlo di te, povero Pinocchio, di te che sei cosĂŹ dolce di sale, da credere che i denari si possano seminare e raccogliere nei campi, come si seminano i fagioli e le zucche. Anch’io, l’ho creduto una volta, e oggi ne porto le pene. Oggi ma troppo tardi ! mi son dovuto persuadere che per mettere insieme onestamente pochi soldi, bisogna saperseli guadagnare o col lavoro delle proprie mani o coll’ingegno della propria 17L’auteur des Aventures de Pinocchio ne croit pas Ă  l’utopie d’un monde oĂč les richesses se crĂ©eraient d’elles-mĂȘmes et cette utopie, dans le roman, se transforme en dystopie, celle de la ville d’Attrape-nigauds dans les rues de laquelle Pinocchio 53 Ibidem, p. 424. vide tutte le strade popolate di cani spelacchiati, che sbadigliavano dall’appetito, di pecore tosate che tremavano dal freddo, di galline rimaste senza cresta e senza barbigli, che chiedevano l’elemosina d’un chicco di granoturco, di grosse farfalle, che non potevano piĂč volare, perchĂ© avevano venduto le loro bellissime ali colorite, di pavoni tutti scodati, che si vergognavano a farsi vedere, e di fagiani che sgambettavano cheti cheti, rimpiangendo le loro scintillanti penne d’oro e d’argento, oramai perdute per 54 Pinocchio est lui aussi puni de sa crĂ©dulitĂ©. Non seulement parce qu’il perd les quatre piĂšces d’o ... 55 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 424 In mezzo a questa folla di accattoni e ... 18La mĂ©taphore a une signification Ă©vidente tous les animaux dont le Perroquet lui-mĂȘme ont Ă©tĂ© plumĂ©s » ou tondus » alors qu’ils croyaient faire fortune. Les uns les chiens et les brebis sont les Ă©ternels perdants de la sociĂ©tĂ©, alors que les autres, orgueilleux des richesses que leur a donnĂ©es la nature les paons, les faisans, les papillons, et dĂ©sireux possĂ©der toujours plus, se sont ruinĂ©s en confiant leurs parures Ă  des marchands d’illusions54. Parmi ces derniers, on remarque tout naturellement des renards, des pies voleuses et des oiseaux de proie55. 56 Le mot italien est barbagianni » qui signifie tout Ă  la fois chat-huant » sens propre et per ... 57 Cf. Dott. Marco Venanti, L’igiene pratica della scuola, Firenze, Bemporad & Figlio, 1897. Dans la ... 19L’enseignement est fondĂ© sur la rĂ©pĂ©tition. Collodi a critiquĂ© une premiĂšre fois les utopies qui laissent croire qu’il puisse y avoir des sociĂ©tĂ©s dont les biens ne soient pas produits par le travail et il a dĂ©noncĂ© dans ce but le pays des Attrape-nigauds » oĂč se prĂ©cipitent toutes les linottes »56. Il dĂ©veloppe Ă  nouveau le thĂšme de l’abondance facile en dĂ©crivant longuement le Pays des Jouets » qui est le nom que prend, pour les enfants, le Pays de Cocagne. C’est lĂ  qu’ont lieu les mĂ©tamorphoses en Ăąnes de Pinocchio et de Lucignolo. On peut remarquer qu’une fois encore Collodi ne fait pas appel aux procĂ©dĂ©s du conte fĂ©erique pour expliquer la transformation de personnages en animaux. Ce n’est pas un mauvais gĂ©nie qui change le pantin en baudet. La mutation a des causes moins extraordinaires. Elle est d’abord suggĂ©rĂ©e par la mĂ©taphore qui fait du mot Ăąne un synonyme de personne sotte et ignorante ». Mais elle est Ă©galement rendue plausible par le fait que, dans les Ă©coles, cette mĂ©taphore Ă©tait rendue littĂ©rale par la pratique du bonnet d’ñne qui dĂ©guisait l’enfant en bourricot57. Dans son rĂ©cit, Collodi ne fait qu’amplifier l’effet de la comparaison. Il est d’ailleurs amusant de voir que, quand Pinocchio et Lucignolo sont victimes de la fiĂšvre de l’ñne » et que leurs oreilles commencent Ă  pousser, ils essaient de cacher leur disgrĂące, en se mettant sur la tĂȘte un bonnet de coton », celui-lĂ  mĂȘme que devaient porter les mauvais Ă©lĂšves. 58 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 449 – Mi meraviglio ! – rispose il burattin ... 59 La nouvelle de Giovanni Verga fut publiĂ©e dans le Fanfulla » en aoĂ»t 1878. 60 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 497 – Credi forse, mio bel ciuchino, che io ... 61 Mangiafoco aussi, pour se faire obĂ©ir des marionnettes, utilise un fouet redoutable qui est fait d ... 62 Il s’agit en fait d’un accident du travail ! 63 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 502 – Che vuoi che mi faccia d’un somaro zo ... 20Les diffĂ©rentes significations du mot Ăąne sont toutes prĂ©sentes dans Les aventures de Pinocchio. Quand, dans l’üle des Abeilles industrieuses, un charbonnier dit au pantin qu’il lui donnera un sou Ă  condition qu’il l’aide Ă  tirer une charrette, Pinocchio rĂ©pond avec orgueil qu’on ne l’a jamais pris pour un Ăąne ni jamais attelĂ©58. Outre l’ignorance, la tradition attribue Ă  l’ñne l’humilitĂ©. À la merci du maĂźtre qui lui donne des coups, il est vouĂ© aux tĂąches les plus dures. On pense bien sĂ»r aux Ăąnes qui travaillaient dans les carriĂšres ou dans les mines. Ils dormaient dans les galeries et n’étaient remontĂ©s Ă  la lumiĂšre du jour qu’aprĂšs qu’ils Ă©taient morts. Battus, couverts de plaies, mĂȘme vieux ou malades, ils devaient effectuer les tĂąches pour lesquelles on les avait achetĂ©s. Le destin de l’ñne gris maltraitĂ© par Rosso Malpelo59 ressemble Ă  celui du malheureux Ăąnon attelĂ© Ă  la diligence qui emmĂšne les enfants au Pays des Jouets. Parce qu’il a voulu dissuader Pinocchio de partir, il est cruellement puni par le cocher qui lui mord les deux oreilles jusqu’à les couper net. DĂšs que Pinocchio est Ă  son tour mĂ©tamorphosĂ© en Ăąne, il se rend compte du sort que les hommes rĂ©servent aux bĂȘtes de somme. Il n’a Ă  manger que les quantitĂ©s minimales nĂ©cessaires Ă  sa survie. Le directeur du cirque lui dit crĂ»ment qu’il l’a achetĂ© pour qu’il travaille et qu’il lui fasse gagner beaucoup d’argent60. Et le dressage se fait Ă  coups de cravache61. Quand Pinocchio est blessĂ© au cours d’un spectacle62, il ne peut plus rien rapporter Ă  son propriĂ©taire qui considĂšre qu’un animal estropiĂ© est une bouche que l’on nourrit gratuitement63. Il dĂ©cide donc de vendre Pinocchio, mais celui-ci n’a plus aucune valeur sur le marchĂ© du travail. Le voici donc cĂ©dĂ© Ă  bas prix, uniquement pour sa peau, avec laquelle le nouvel acquĂ©reur a l’intention de fabriquer un tambour. Au dernier chapitre, on apprend que la vie de Lucignolo n’a pas Ă©tĂ© moins cruelle achetĂ© par un maraĂźcher pour actionner la pompe d’un puits, il meurt de fatigue en suscitant l’irritation du paysan qui se plaint que cette mort lui fait perdre son argent. 21Nous voudrions enfin souligner l’aspect inquiĂ©tant du conducteur de la diligence qui ramasse sur les routes les enfants malheureux. C’est, nous dit l’auteur, 64 Ibidem, p. 483. Dans la mĂȘme page le cocher est Ă©galement dĂ©crit comme un brutto mostriciattolo c ... un omino piĂč largo che lungo, tenero untuoso come una palla di burro, con un visino di melarosa, una bocchina che rideva sempre e una voce sottile e carezzevole, come quella di un gatto che si raccommanda al buon cuore della padrona di i ragazzi, appena lo vedevano, ne restavano innamorati e facevano a gara per montare sul suo 65 Ibidem, p. 496 E cosĂŹ in pochi anni aveva fatto fior di quattrini ed era diventato milionario » 22DĂšs que les enfants ont Ă©tĂ© transformĂ©s en baudets, l’homme au visage poupin les vend sur les foires. GrĂące Ă  son commerce, il a amassĂ© une belle fortune et, en l’espace de quelques annĂ©es, il est devenu millionnaire65. Dans le monde pauvre de Pinocchio l’adjectif millionnaire compte tenu surtout de la valeur de la lire Ă  la fin du XIXe siĂšcle ne peut pas manquer d’ĂȘtre relevĂ©. Doit-on voir dans ce personnage un capitaliste sans scrupules, un marchand d’esclaves ou l’organisateur d’un trafic d’enfants ? On ne saurait le ranger prĂ©cisĂ©ment dans aucune de ces catĂ©gories, mais il a quelque ressemblance avec toutes. 23C’est le mĂ©rite de Collodi que d’avoir mis en relation les deux sens du mot Ăąne. La destinĂ©e de ceux qui sont des Ăąnes Ă  l’école est de devenir plus tard les Ăąnes dont la production et le capital ont besoin, c’est-Ă -dire les manƓuvres ou les ouvriers agricoles qui doivent travailler pour un salaire dĂ©risoire. L’exploitation Ă©conomique des plus faibles est reprĂ©sentĂ©e aussi efficacement dans Pinocchio que dans les nouvelles de Verga. 66 La troisiĂšme annĂ©e, fortement recommandĂ©e, n’était pas obligatoire. 67 L’enseignement des devoirs est mentionnĂ© explicitement dans la loi Coppino. 24À dire vrai, les deux annĂ©es d’instruction primaire obligatoires instituĂ©es par la loi Coppino en 187766 ne changĂšrent pas radicalement le destin des enfants pauvres. À la diffĂ©rence d’Enrico Bottini, le protagoniste de Cuore, Pinocchio n’est pas destinĂ© Ă  devenir ingĂ©nieur. Ses deux annĂ©es d’école lui permettront au mieux d’entrer en apprentissage dans de bonnes conditions. D’ailleurs la finalitĂ© de l’institution scolaire est d’enseigner la morale autant que la lecture et de rappeler aux enfants qu’ils ont des devoirs envers les adultes67. 68 La morale elle-mĂȘme aide » l’enfant Ă  trouver une place dans la sociĂ©tĂ©. 69 Sur la composition trĂšs complexe de Pinocchio cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’e ... 70 Pietro Clemente, Pinocchio e le fiabe di Perrault, cit., p. 201. 71 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, Ă©d. cit., p. 421 – Ti voglio bene anch’io – disse la ... 72 Ibidem, p. 452 – Ti ricordi ? Mi lasciasti bambina e ora mi ritrovi donna ; tanto donna, che po ... 73 Ibidem, p. 413 cento pariglie di topini bianchi ». 74 Ibidem, p. 372 – Guai a quei ragazzi che si ribellano ai loro genitori e che abbandonano capric ... 25Les prĂ©ceptes moraux, dans Les aventures de Pinocchio, sont formulĂ©s par les adjuvants, c’est-Ă -dire par la FĂ©e et les animaux qui lui sont associĂ©s68. On sait que la petite fille Ă  la chevelure bleue fut inventĂ©e afin que le roman puisse avoir une suite aprĂšs le chapitre XV qui racontait la mort de Pinocchio pendu au grand ChĂȘne par les voleurs69. La fonction de la FĂ©e est donc de donner une issue Ă  une situation narrative autrement sans solution. Cependant c’est avec une certaine parcimonie que Collodi a recours aux effets surnaturels pour renouveler son rĂ©cit il n’utilise pas les objets magiques consacrĂ©s par la tradition orale. La FĂ©e a d’ailleurs une prĂ©sence discrĂšte. Peut-ĂȘtre inspirĂ©e par L’uccello turchino, comme le suggĂšre Pietro Clemente70, elle est sauf au chapitre XVI oĂč elle apparaĂźt une crĂ©ature tĂ©nue, une couleur bleue dans le texte plutĂŽt qu’un vĂ©ritable personnage. Au demeurant il semble que l’auteur ait hĂ©sitĂ© sur son identitĂ© exacte. D’abord prĂ©sentĂ©e comme une petite fille, elle propose Ă  Pinocchio qu’il soit son petit frĂšre et qu’elle-mĂȘme soit sa petite sƓur71. Mais Ă  partir du chapitre XXIV, alors que quatre mois environ se sont Ă©coulĂ©s, quand Pinocchio la retrouve dans l’üle des Abeilles industrieuses, elle a grandi suffisamment pour pouvoir ĂȘtre la mĂšre de la marionnette72. Est-ce parce qu’elle est une fĂ©e ou simplement parce qu’elle est une petite fille sage ? Elle est en tout cas Ă©coutĂ©e des animaux qui se mettent Ă  son service. Au chapitre XVI, elle demande au Faucon de casser avec son bec la corde qui serre le cou de Pinocchio et de poser ce dernier sur l’herbe. Puis, frappant deux fois dans ses mains, elle fait venir un Caniche savant il marche sur ses pattes de derriĂšre, lui commande de faire atteler un carrosse et d’aller chercher la marionnette qui gĂźt sous le ChĂȘne. Le carrosse, fait de biscuits de Savoie et de crĂšme fouettĂ©e, est tirĂ© par un attelage de souris blanches73. Les mĂ©decins qui veillent au chevet de Pinocchio sont au nombre de trois un Corbeau, une Chouette et un Grillon Parlant qui, conformĂ©ment Ă  la tradition comique, ont des avis contradictoires sur l’état du malade. Quant au Grillon Parlant, il s’agit de celui qui, dĂšs le dĂ©but du roman, prĂ©dit que les enfants dĂ©sobĂ©issants ne connaĂźtront que le malheur74. Puis comme Pinocchio refuse de prendre le mĂ©dicament que lui a prĂ©parĂ© la FĂ©e, celle-ci, pour le convaincre d’obĂ©ir, fait entrer dans la chambre quatre lapins noirs portant sur leurs Ă©paules un cercueil. 26Les chapitres XVI et XVII servent de transition. Ils doivent relancer l’histoire interrompue. Ce sont aussi les pages du livre oĂč le merveilleux est le plus manifeste la FĂ©e agit comme dans les contes populaires. Elle a des liens de complicitĂ© avec les animaux qui s’empressent de rĂ©aliser ses dĂ©sirs. Mais aprĂšs cet Ă©pisode qui suture les deux premiĂšres parties du roman, Collodi opte Ă  nouveau pour le genre picaresque en reprenant la sĂ©quence du Chat et du Renard qui, cette fois, conduisent Pinocchio au Champ des miracles ». Assez curieusement on trouve, Ă  la fin du chapitre XVII, un rĂ©sumĂ© de tous les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Il est fait par Pinocchio lui-mĂȘme devenu le narrateur de ses propres aventures qu’il raconte Ă  la FĂ©e. Collodi rafraĂźchit ainsi la mĂ©moire de ses petits lecteurs aprĂšs qu’a Ă©tĂ© interrompue pendant cinq mois la parution du feuilleton. Le procĂ©dĂ© est repris Ă  l’avant-dernier chapitre quand la marionnette fait Ă  nouveau le rĂ©cit de tous ses malheurs Ă  l’intention de Geppetto retrouvĂ© dans l’estomac du Requin. Cette pratique du rĂ©sumĂ© est assurĂ©ment pĂ©dagogique. Mais on peut penser que l’auteur aussi Ă©prouve le besoin de faire pour lui-mĂȘme une synthĂšse de son travail antĂ©rieur avant de reprendre son histoire ou de la conclure. 75 Elle est souvent confondue avec le ver luisant. 76 La tosse asinina est, en italien, la coqueluche. 27À partir du moment oĂč la veine rĂ©aliste est retrouvĂ©e, le personnage de la FĂ©e doit Ă©voluer. Sa prĂ©sence est discontinue. De surcroĂźt la FĂ©e se cache sous des formes diverses et c’est sa parole qui compte plus que son apparence. Elle admoneste Pinocchio, lui fait des recommandations, lui rappelle ses promesses, n’hĂ©site pas Ă  le punir en disparaissant ou en le faisant patienter et elle ne se manifeste que quand le pantin a eu des paroles sincĂšres de repentir. C’est ainsi qu’interviennent les animaux adjuvants qui, ayant la mĂȘme fonction que la FĂ©e, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme ses agents ou comme ses avatars. Le Grillon Parlant a Ă©tĂ© imaginĂ© bien avant le personnage de la petite fille aux cheveux bleus. Mais c’est tout naturellement qu’il trouve sa place parmi les bĂȘtes auxquelles la FĂ©e fait appel pour qu’elles la secondent dans le but qu’elle s’est donnĂ© d’instruire Pinocchio. Le Grillon est d’abord caractĂ©risĂ© par sa parole qui fait de lui un Ă©ducateur. Au Grillon on peut associer quelques oiseaux comme le Merle blanc qui, au chapitre XII, met en garde le pantin contre l’entreprise du Chat et du Renard et qui est croquĂ© pour avoir osĂ© dire la vĂ©ritĂ©. Une autre crĂ©ature parlante est, bien sĂ»r, le Perroquet qui rĂ©vĂšle Ă  Pinocchio la tromperie dont il est la victime. On ajoutera Ă  la liste des animaux raisonneurs la Luciole75 qui rappelle qu’on ne doit jamais rien voler ch. XXI. Il y a enfin la petite Marmotte qui explique au pantin que la fiĂšvre de l’ñne »76 qu’il a contractĂ©e est une maladie qui touche 77 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 490. tutti quei ragazzi svogliati che, pigliando a noia i libri, le scuole e i maestri, passano le loro giornate in balocchi, in giochi, e in divertimenti [e finiscono] prima o poi col trasformarsi in tanti piccoli 78 TuĂ© d’un coup de marteau au chapitre IV, le Grillon rĂ©apparaĂźt sous forme d’ombre au chapitre XIII ... 79 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 442 Era piĂč grosso di un tacchino ». 80 Il explique Ă  Pinocchio que quand on a vraiment faim on peut tout manger y compris des vesces. Et ... 28Il se peut que les animaux disent leurs convictions ; on peut aussi supposer qu’ils sont porte-parole de la FĂ©e ou du Grillon Parlant78, ou bien encore des mĂ©tamorphoses de l’une ou de l’autre. Mais les animaux adjuvants interviennent aussi pour accĂ©lĂ©rer l’action. C’est le cas des Pics-verts qui raccourcissent le nez de Pinocchio quand il a eu l’imprudence de dire des mensonges. On peut citer aussi le Pigeon qui, plus gros qu’un dindon79, transporte aisĂ©ment la marionnette sur la plage oĂč Geppetto a construit une barque pour traverser l’ocĂ©an. Le Pigeon est, Ă  sa façon, un raisonneur80, mais il est surtout un acteur grĂące auquel, aprĂšs un voyage de mille kilomĂštres qui n’a durĂ© que deux jours, Pinocchio arrive juste Ă  temps pour assister depuis la rive au naufrage du bateau fabriquĂ© par le menuisier. Lorsque, plus tard, la marionnette arrive sur la grĂšve de l’üle aux Abeilles, c’est le Dauphin qui lui indique comment trouver un village oĂč manger. Enfin, comme nous l’avons dĂ©jĂ  signalĂ© en note, ce sont des poissons qui dĂ©livrent Pinocchio de sa peau d’ñne quand il est jetĂ© dans la mer et qui lui font retrouver sa nature de pantin de bois. Ainsi les animaux partenaires de la FĂ©e ont-ils une double fonction ils commentent les fautes morales de Pinocchio et l’assistent quand il est en danger. 81 Ibidem, p. 475 Quella brava bestiola della Lumaca, a scendere dal quarto piano fino all’uscio d ... 82 Mariella Colin observe trĂšs justement que la FĂ©e, avant d’ĂȘtre une protectrice, apparaĂźt au chapit ... 29La prĂ©sence des bĂȘtes sur le chemin de Pinocchio est-elle due au hasard ? On constate que les animaux interviennent toujours aprĂšs que la marionnette s’est repentie de ses erreurs et a rĂ©solu d’amĂ©liorer sa conduite. Ainsi le Pigeon arrive-t-il au lieu oĂč se trouve Pinocchio aprĂšs que celui-ci a fait une bonne action en refusant d’ĂȘtre corrompu par les fouines et surtout aprĂšs qu’il a pleurĂ© sur la tombe de la FĂ©e. Le Dauphin donne des informations utiles au pantin aprĂšs que celui-ci s’est courageusement jetĂ© dans l’ocĂ©an tempĂ©tueux pour secourir Geppetto. Les poissons dĂ©vorent la peau d’ñne aprĂšs que Pinocchio a longuement souffert sous le fouet et a regrettĂ© d’avoir fait l’école buissonniĂšre. Cela revient Ă  dire que les animaux n’interviennent pas fortuitement dans le rĂ©cit mais qu’ils agissent au nom de la FĂ©e chaque fois que Pinocchio mĂ©rite d’ĂȘtre aidĂ© ou rĂ©confortĂ©. Il y a une relation Ă©vidente entre les apparitions trĂšs Ă©phĂ©mĂšres de la Fatina » et l’action des oiseaux, poissons ou insectes qui se substituent Ă  elle. On remarque Ă  nouveau que Collodi limite ainsi la portĂ©e des effets merveilleux en confiant Ă  des animaux et non pas Ă  une crĂ©ature surnaturelle le soin de secourir son protagoniste. On peut donc supposer que ceux-ci sont des avatars de la protectrice de Pinocchio. Bien que cette hypothĂšse ne puisse pas ĂȘtre prouvĂ©e, elle est nĂ©anmoins plausible. DĂšs lors on pourra se demander avec quelque raison si les animaux ne sont pas manipulĂ©s par la FĂ©e qui, au fur et Ă  mesure que le roman progresse, se rĂ©vĂšle une tutrice exigeante dont les punitions sont parfois cruelles. N’oublions pas qu’elle laisse entendre que l’inconduite de Pinocchio l’a fait mourir de chagrin, et qu’elle met en scĂšne sa mort en inscrivant son nom sur le marbre d’une tombe. Quand elle dĂ©pĂȘche le Pigeon pour qu’il transporte le pantin au bord de la mer, c’est pour le faire assister Ă  la disparition de Geppetto dans les flots. Autrement dit, la FĂ©e fait croire Ă  l’enfant qu’il est responsable du dĂ©cĂšs de ses deux parents. On se rappellera aussi que quand Pinocchio, aprĂšs l’épisode du pĂȘcheur troglodyte, se prĂ©sente Ă  la maison de la FĂ©e, il trouve porte close et doit attendre neuf heures dans le froid81, le temps que la Limace descende du quatriĂšme Ă©tage avec la clĂ©. Et en guise de dĂźner cette derniĂšre donne Ă  Pinocchio des aliments aux couleurs attrayantes mais qui sont faits de carton et d’albĂątre. La petite Marmotte, moins mĂ©chante, n’apporte cependant aucune consolation Ă  Pinocchio quand il sent que ses oreilles s’allongent. Enfin, juste avant que le pantin, dĂ©sormais mĂ©tamorphosĂ© en Ăąne, ne se blesse gravement au cirque, il aperçoit, assise dans une loge, une dame Ă©lĂ©gante dans laquelle il reconnaĂźt la FĂ©e. Doit-on penser que celle-ci est Ă  l’origine de sa blessure ? Il se peut que l’interprĂ©tation soit abusive. Pourtant Ă  relier entre elles toutes les coĂŻncidences, on peut lĂ©gitimement se demander si la FĂ©e n’est pas Ă  l’origine des Ă©preuves que subit son protĂ©gĂ© et s’il n’y a pas quelque cruautĂ© dans le cƓur de celle qui s’était d’abord prĂ©sentĂ©e sous les traits d’une petite sƓur compatissante82. 83 L’illustration de Mazzanti n’est pas tout Ă  fait fidĂšle au texte. Car sur le dessin, le Requin ne ... 30Quand Pinocchio, aprĂšs avoir perdu son corps de baudet et avoir retrouvĂ© sa forme originale nage en direction du large, il aperçoit un Ă©cueil au sommet duquel se trouve une Chevrette dont le poil Ă©trangement bleu lui rappelle les cheveux de sa protectrice. Il va vers le rocher mais c’est Ă  cet instant que surgit le Requin. La Chevrette qui voit la scĂšne exhorte Pinocchio Ă  se dĂ©pĂȘcher, elle se penche au-dessus de l’eau en tendant une patte secourable, mais il est trop tard et le pantin est avalĂ©83. Est-ce le hasard qui a amenĂ© le Requin dans les parages, ou est-ce la FĂ©e qui a imaginĂ© une ultime Ă©preuve avant que le protagoniste ne soit rĂ©compensĂ© ? Il n’est pas possible de rĂ©pondre avec certitude Ă  cette question. Ce qu’on peut en revanche affirmer c’est que la fĂ©e est, dans le texte, une reprĂ©sentation de la toute-puissance de l’auteur qui dispose Ă  sa guise du destin de Pinocchio, tire les ficelles de sa marionnette, accĂ©lĂšre l’action ou la retarde au grĂ© de son imagination, fait souffrir son petit hĂ©ros quand il n’obĂ©it pas, mais, bien sĂ»r, le sauve puisque tel est le dĂ©sir des enfants lecteurs. 31Le monde des enfants est caractĂ©risĂ© par l’instabilitĂ©. InstabilitĂ© entre le langage et l’expĂ©rience, entre celle-ci et l’imagination, entre le dedans et le dehors. Les dĂ©sirs sont projetĂ©s sur les objets qui sont ainsi animĂ©s, c’est-Ă -dire conçus par les enfants Ă  leur image. Ceux-ci leur prĂȘtent leurs sentiments, ils leur parlent de leurs aventures ou de leurs chagrins ; ce sont les animaux surtout qui bĂ©nĂ©ficient de cet anthropomorphisme qu’ils soient rĂ©els ou sous forme de peluches car pour les enfants ce sont des humains sous une autre forme, gentils ou mĂ©chants, affamĂ©s ou repus, embarrassants ou consolateurs. Le merveilleux de Pinocchio est fait de cette instabilitĂ©-lĂ . Il n’y a pas de frontiĂšre nettement dĂ©finie entre le pantin, les hommes et les animaux. Et c’est pourquoi le livre est aimĂ© des enfants. Mais ces derniers ont Ă©galement besoin de stabilitĂ© car un monde oĂč les apparences peuvent changer d’un instant Ă  l’autre est un monde angoissant. Pinocchio montre Ă  ses petits lecteurs que la stabilitĂ© doit ĂȘtre recherchĂ©e du cĂŽtĂ© des parents, de l’école, de l’autoritĂ© ; qu’il faut admettre provisoirement les dĂ©crets parfois incomprĂ©hensibles et frĂ©quemment dĂ©plaisants des adultes pour Ă©viter les erreurs, les dangers, le mal qu’on peut se faire ou qu’on fait Ă  autrui. Plus tard, avec la maturitĂ©, la raison fera ses choix. Mais en attendant il faut bien obĂ©ir. Et comme Collodi est un homme du XIXe siĂšcle, il croit en la vertu du travail. PlacĂ© Ă  peu prĂšs au centre du roman, le mythe de l’üle oĂč vivent des Abeilles industrieuses contient la morale stable des Aventures de Pinocchio aucun dĂ©sir ne peut ĂȘtre satisfait sans qu’on sache d’abord en mesurer et en payer le prix. Haut de page Notes 1 Édition de rĂ©fĂ©rence Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, in Opere, a cura di Daniela Marcheschi, Milano, Mondadori, 1995. 2 Bruno Traversetti parle de sorta di Bildungsroman in minore » Bruno Traversetti, Introduzione a Collodi, Roma Bari, Laterza, 1993, p. 117. 3 Cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2005, pp. 75-98 oĂč Les aventures de Pinocchio sont dĂ©finies comme un conte Ă  la croisĂ©e des genres ». 4 Le rĂ©cit avait pour titre Storia di un burattino. Il se composait de quinze chapitres seulement. Il s’achevait donc avec la mort de Pinocchio tuĂ© par les brigands et ne comportait pas le personnage de la FĂ©e. Sur la presse enfantine en Italie Ă  la fin du XIXe siĂšcle et sur le rĂŽle de Ferdinando Martini, directeur du Fanfulla della Domenica » cf. Mariella Colin, cit., pp. 57-59. 5 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, p. 374. Ma l’appetito nei ragazzi cammina presto; e di fatti dopo pochi minuti l’appetito diventĂČ fame, e la fame, dal vedere al non vedere, si convertĂŹ in una fame da lupi, una fame da tagliarsi col coltello ». Le texte reproduit dans les “Meridiani” est celui de l’édition critique Ă©tablie en 1983 par Ornella Castellani Pollidori pour la Fondazione Nazionale Carlo Collodi ». 6 Ibidem, p. 448 ha una boccaccia cosĂŹ larga e profonda che ci passerebbe comodamente tutto il treno della strada ferrata colla macchina accesa ». 7 Cette notation permet de dĂ©finir approximativement la durĂ©e de l’action romanesque un peu plus de deux ans. 8 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 512 [
] dopo aver inghiottito me, inghiottĂŹ anche il bastimento
 – Come ? Lo inghiottĂŹ tutto in un boccone ?... – domandĂČ Pinocchio tutto meravigliato. – Tutto in un boccone e risputĂČ solo l’albero maestro, perchĂ© gli era rimasto fra i denti come una lisca. Per mia gran fortuna, quel bastimento era carico di carne conservata in cassette di stagno, di biscotto, ossia di pane abbrustolito, di bottiglie di vino, d’uva secca, di cacio, di caffĂš, di zucchero, di candele steariche e di scatole di fiammiferi di cera. Con tutta questa grazia di Dio ho potuto campare due anni [...] ». Il est Ă©vident que Collodi s’est inspirĂ© ici du dĂ©but des aventures de Robinson CrusoĂ© qui survit lui aussi grĂące aux vivres et aux semences que contiennent les cales du navire Ă©chouĂ©. 9 Ce qui est un exemple canonique de mise en abyme ». 10 Geppetto se comporte comme les parasites qui mangent la nourriture du corps dont ils sont les hĂŽtes. 11 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 510 [
] un vecchiettino tutto bianco, come se fosse di neve o di panna montata, il quale se ne stava biascicando alcuni pesciolini vivi, ma tanto vivi, che alle volte mentre li mangiava, gli scappavano perfino di bocca ». 12 Ibidem, p. 509 quando si nasce Tonni c’ù piĂč dignitĂ  a morir sott’acqua che sott’olio ». 13 Cf. P. Paolini, Collodi traduttore di Perrault, Studi collodiani », Atti del 1° Convegno Internazionale, Pescia, 1974, Cassa di Risparmio di Pistoia e Pescia, 1976. 14 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio,cit., p. 390 [
] un omone cosĂŹ brutto che metteva paura soltanto a guardarlo. Aveva una barbaccia nera come uno scarabocchio d’inchiostro, e tanto lunga che gli scendeva dal mento fino a terra [...] la sua bocca era larga come un forno, i suoi occhi parevano due lanterne rosse di vetro rosso, col lume acceso di dietro [...] ». On lit aussi que l’homme a un vocione d’Orco ». L’expression vocione d’Orco » est particuliĂšrement significative dans la mesure oĂč elle indique que le mot ogre n’a ici valeur que de comparaison. 15 Ibidem, p. 391 [
] il povero Pinocchio [
] divincolandosi come un’anguilla fuori dell’acqua, strillava disperatamente – Babbo mio, salvatemi ! Non voglio morire, non voglio morire !... » 16 Ibidem, pp. 466-467 in mezzo a un brulichĂ­o di pesci d’ogni forma e grandezza, che scodinzolando si dibattevano come tant’anime disperate ». 17 Ibidem, p. 467. 18 Ibidem, p. 467 una manona cosĂŹ spropositata, che pareva una pala da fornai ». 19 Collodi est l’auteur de livres avec lesquels il voulait enseigner aux enfants la gĂ©ographie de l’Italie on rappellera deux titres Il viaggio in Italia di Giannettino et La geografia di Giannettino. 20 Ibidem, p. 470 Allora il cane che, quando aveva fame davvero, non era avvezzo a lasciarsi posar mosche sul naso, si rivoltĂČ ringhioso al pescatore, mostrandogli le sue terribili zanne ». 21 À noter que lorsqu’il aura Ă©tĂ© transformĂ© en Ăąne puis jetĂ© Ă  la mer pour y ĂȘtre noyĂ©, Pinocchio sera dĂ©vorĂ© par les poissons. Ainsi le squelette de bois du pantin sera-t-il dĂ©livrĂ© de la chair asinienne qui l’enveloppait. On notera encore que quand les assassins mettent le feu Ă  l’arbre oĂč Pinocchio s’est rĂ©fugiĂ©, ce dernier a peur di far la fine del piccione arrosto » Ibidem, p. 407. 22 Ibidem, p. 401. Daniela Marcheschi signale que la recette du liĂšvre dolce e forte » se trouve dans La scienza in cucina e l’arte di mangiar bene d’Artusi. 23 Ibidem, p. 450 – E insieme col pane ti darĂČ un bel piatto di cavolfiore condito coll’olio e coll’aceto – soggiunse la buona donna ». 24 En plus des repas il y a les thĂ©s et les goĂ»ters qui sont rĂ©servĂ©s Ă  la classe bourgeoise. Ainsi, pour cĂ©lĂ©brer la transformation de Pinocchio en petit garçon, la FĂ©e promet-elle de prĂ©parer une belle collation la Fata aveva fatto preparare dugento tazze di caffĂš-e-latte e quattrocento panini imburrati di sotto e di sopra. Quella giornata prometteva d’essere molto bella e molto allegra, ma 
 » Ibidem, p. 476. L’argument des tartines doublement beurrĂ©es est dĂ©cisif auprĂšs des camarades de Pinocchio. Sur l’alimentation dans Pinocchio et au XIXe siĂšcle cf. l’article trĂšs complet de Mariano Fresta, L’alimentazione in Pinocchio, Interni e dintorni del Pinocchio, atti del convegno Folkloristi italiani del tempo del Collodi », a cura di Pietro Clemente e Mariano Fresta, Montepulciano, Editori del Grifo, 1986, pp. 133-143. 25 On pourrait citer ici le cas de Melampo, le chien de garde qui ne bronche pas quand les fouines pĂ©nĂštrent dans le poulailler. Il s’est en effet entendu avec elles pour qu’elles lui laissent un huitiĂšme de leur butin afin qu’il n’aboie pas. 26 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 486 i ciucchini galoppavano, il carro correva [...] Lucignolo russava come un ghiro ». 27 Ibidem, p. 369 Pinocchio andava a salti come una lepre ». 28 L’expression est utilisĂ©e trois fois. Une fois elle est rapportĂ©e Ă  Pinocchio lorsqu’au chapitre III il s’enfuit de la maison de Geppetto p. 369 ; une deuxiĂšme fois elle est utilisĂ©e Ă  propos du Caniche de la FĂ©e, quand, sur l’ordre de celle-ci, il se porte au secours de Pinocchio Il Can-barbone [
] partĂŹ come un barbero » Ibidem, p. 413 ; puis la comparaison est rĂ©employĂ©e quand Pinocchio exĂ©cute devant le public le numĂ©ro de cirque qu’il a appris Ibidem, p. 500. 29 Ibidem, p. 430 [Pinocchio] correva a salti come un cane levriero ». 30 Ibidem p. 421 [Pinocchio] cominciĂČ a correre come un capriolo ». 31 Ibidem, p. 469 PerchĂ© [Pinocchio] si divincolava come un’anguilla ». 32 Ibidem, p. 370 Geppetto arrĂȘtĂ© par les carabiniers piangeva come un vitellino ». 33 Ibidem, p. 444 Pinocchio, essendo tutto di legno [
] nuotava come un pesce ». 34 Ibidem, p. 378 [Pinocchio] tornĂČ a casa bagnato come un pulcino ». 35 Ibidem, p. 394 Pinocchio corse subito, arrampiccandosi come uno scoiattolo [
] ». 36 Ibidem, p. 450 Quando Pinocchio ebbe bevuto come una spugna ». 37 Cf. supra note 4. Étant donnĂ© l’importance du thĂšme de la faim, on peut ĂȘtre surpris de ne pas trouver de loup dans Pinocchio si ce n’est sous la forme de deux comparaisons dont l’une au chapitre V et l’autre au chapitre XXXV oĂč Pinocchio, racontant Ă  Geppetto toutes ses aventures, dit que le Chat et le Renard, aprĂšs qu’ils furent descendus Ă  l’auberge, mangĂšrent come lupi » Ibidem, p 511. Comme le remarque Roberto Ferretti Gli animali nella narrativa orale e in Pinocchio, Interni e dintorni del Pinocchio, atti del convegno Folkloristi italiani del tempo del Collodi », cit., pp. 215-240, il n’y a pas d’animaux exotiques dans le roman de Collodi si on excepte le perroquet. 38 Ibidem, p. 492 – Come stai, mio caro Lucignolo ? – Benissimo come un topo in una forma di cacio parmigiano ». 39 Ibidem, p. 506 [Pinocchio] rizzava le gambe fuori dell’acqua e faceva capriole e salti, come un delfino in vena di buonumore ». 40 Ibidem, p. 418 correre e ruzzare [...] vispo e allegro come un gallettino di primo canto ». 41 Ibidem, p. 518 cammineremo pian pianino come le formicole » dit Pinocchio en offrant son bras Ă  Geppetto vieilli. 42 Ibidem, p. 524 La Lumaca, contro il suo costume, cominciĂČ a correre come una lucertola nei grandi solleoni d’agosto ». 43 Être triste conviendrait mieux que pleurer puisque les animaux sauf dans Pinocchio gĂ©missent mais ne pleurent pas. 44 Dans les comparaisons, c’est presque toujours l’homme qui est animalisĂ© ». Toutefois, dans le dernier chapitre, il est dit que le Thon pleure comme un enfant mais il est vrai qu’il est philosophe ! A questo tratto di spontanea e vivissima tenerezza, il povero Tonno, che non c’era avvezzo, si sentĂŹ talmente commosso, che vergognandosi a farsi veder piangere come un bambino, ricacciĂČ il capo sott’acqua e sparĂŹ ». Ibidem, pp. 517-518. 45 Cf. G. Genot, Analyse structurelle de Pinocchio, Pescia, Fondazione Nazionale Carlo Collodi Quaderno della Fondazione Nazionale Carlo Collodi, n° 5, 1970. 46 Melampo, du grec MĂ©lampous, l’homme aux pieds noirs » parce que sa mĂšre, lorsqu’il naquit, avait par inadvertance laissĂ© ses pieds exposĂ©s au soleil. 47 Ibidem, p. 428 due can mastini vestiti da giandarmi ». 48 Ibidem, p. 431. 49 Cf. Pietro Clemente, Pinocchio e le fiabe di Perrault, Studi collodiani » Atti del 1o Convegno Internazionale, Pescia, 1974, cit., pp. 199-214. Selon P. Clemente, il pourrait s’agir du dragon de La gatta bianca. 50 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 432 ridi, ridi, ridi, alla fine dallo sforzo del troppo ridere, gli si strappĂČ una vena sul petto e quella volta morĂŹ davvero ». 51 Cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, cit. pp. 80-82. L’auteur cite Calvino pour qui Le avventure di Pinocchio sont le seul vĂ©ritable roman picaresque de la littĂ©rature italienne. Cette remarque est reprise par Nicolas Cazelles dans la prĂ©face qu’il a Ă©crite Ă  sa nouvelle traduction des Aventures de Pinocchio, Actes Sud, 1995. 52 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 427. 53 Ibidem, p. 424. 54 Pinocchio est lui aussi puni de sa crĂ©dulitĂ©. Non seulement parce qu’il perd les quatre piĂšces d’or qu’il avait imprudemment plantĂ©es dans le champ, mais parce que le juge, uno scimmione della razza dei Gorilla » le condamne Ă  la prison. Il s’agit bien sĂ»r d’une parodie de justice ou, si l’on veut, d’une singerie » au pays des barbagianni » oĂč les valeurs morales sont inversĂ©es, il est logique qu’on punisse les victimes ». Mais il y a une ambiguĂŻtĂ© dans le texte on peut estimer en effet, avec le Perroquet, que Pinocchio mĂ©rite d’ĂȘtre puni pour sa sottise et sa crĂ©dulitĂ© d’enfant. 55 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 424 In mezzo a questa folla di accattoni e di poveri vergognosi passavano di tanto in tanto alcune carrozze signorili con dentro qualche volpe, o qualche gazza ladra, o qualche uccellaccio di rapina ». 56 Le mot italien est barbagianni » qui signifie tout Ă  la fois chat-huant » sens propre et personne qui se laisse berner sens figurĂ©. 57 Cf. Dott. Marco Venanti, L’igiene pratica della scuola, Firenze, Bemporad & Figlio, 1897. Dans la prĂ©face de son ouvrage, le docteur Venanti estime que, parmi les punitions qu’il est bon d’infliger aux mauvais Ă©lĂšves, le bonnet d’ñne ne doit pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©. 58 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 449 – Mi meraviglio ! – rispose il burattino quasi offeso, – per vostra regola non ho fatto mai il somaro io non ho mai tratto il carretto !... ». 59 La nouvelle de Giovanni Verga fut publiĂ©e dans le Fanfulla » en aoĂ»t 1878. 60 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 497 – Credi forse, mio bel ciuchino, che io ti abbia comprato unicamente per darti da bere e da mangiare ? Io ti ho comprato perchĂ© tu lavori e perchĂ© tu mi faccia guadagnare molti quattrini ». 61 Mangiafoco aussi, pour se faire obĂ©ir des marionnettes, utilise un fouet redoutable qui est fait de serpents et de queues de renard entortillĂ©s. 62 Il s’agit en fait d’un accident du travail ! 63 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 502 – Che vuoi che mi faccia d’un somaro zoppo ? Sarebbe un mangiapane a ufo. Portalo dunque in piazza e rivendilo ». 64 Ibidem, p. 483. Dans la mĂȘme page le cocher est Ă©galement dĂ©crit comme un brutto mostriciattolo che aveva una fisionomia tutta latte e miele ». 65 Ibidem, p. 496 E cosĂŹ in pochi anni aveva fatto fior di quattrini ed era diventato milionario ». 66 La troisiĂšme annĂ©e, fortement recommandĂ©e, n’était pas obligatoire. 67 L’enseignement des devoirs est mentionnĂ© explicitement dans la loi Coppino. 68 La morale elle-mĂȘme aide » l’enfant Ă  trouver une place dans la sociĂ©tĂ©. 69 Sur la composition trĂšs complexe de Pinocchio cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, cit. p. 65 et sv. 70 Pietro Clemente, Pinocchio e le fiabe di Perrault, cit., p. 201. 71 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, Ă©d. cit., p. 421 – Ti voglio bene anch’io – disse la Fata, – e se vuoi rimanere con me, tu sarai il mio fratellino e io la tua buona sorellina ». 72 Ibidem, p. 452 – Ti ricordi ? Mi lasciasti bambina e ora mi ritrovi donna ; tanto donna, che potrei quasi farti da mamma ». 73 Ibidem, p. 413 cento pariglie di topini bianchi ». 74 Ibidem, p. 372 – Guai a quei ragazzi che si ribellano ai loro genitori e che abbandonano capricciosamente la casa paterna ! Non avranno mai bene in questo mondo ». 75 Elle est souvent confondue avec le ver luisant. 76 La tosse asinina est, en italien, la coqueluche. 77 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 490. 78 TuĂ© d’un coup de marteau au chapitre IV, le Grillon rĂ©apparaĂźt sous forme d’ombre au chapitre XIII pour avertir Pinocchio de prendre garde au Chat et au Renard. On le retrouve vivant cette fois au dernier chapitre du roman il est sur une poutre de la cabane oĂč Geppetto malade a trouvĂ© refuge. 79 Carlo Collodi, Le avventure di Pinocchio, cit., p. 442 Era piĂč grosso di un tacchino ». 80 Il explique Ă  Pinocchio que quand on a vraiment faim on peut tout manger y compris des vesces. Et il conclut La fame non ha capricci nĂ© ghiottonerie ! » Ibidem, p. 443. 81 Ibidem, p. 475 Quella brava bestiola della Lumaca, a scendere dal quarto piano fino all’uscio di strada, ci aveva messo solamente nove ore. Bisogna proprio dire che avesse fatto una sudata ! » 82 Mariella Colin observe trĂšs justement que la FĂ©e, avant d’ĂȘtre une protectrice, apparaĂźt au chapitre XV comme un personnage hostile qui a un visage blanc comme une figure de cire ». Cf. Mariella Colin, L’ñge d’or de la littĂ©rature d’enfance et de jeunesse italienne, cit., p. 68. À cette remarque nous ajouterons celle-ci tout Ă  la fois bonne mĂšre » et mauvaise mĂšre », la FĂ©e, pendant deux ans, refuse de voir en Pinocchio autre chose qu’un morceau de bois. En d’autres termes, elle tarde Ă  le reconnaĂźtre en tant que sujet. Sur le rĂŽle malĂ©fique de la fĂ©e dans Les Aventures de Pinocchio, cf. la prĂ©face Ă©crite par Jean-Michel Gardair Collodi, Les Aventures de Pinocchio, Édition de Jean-Michel Gardair, Traduction de Nathalie CastagnĂ© 1985 revue par Jean-Michel Gardair, PrĂ©face de Jean-Michel Gardair, Paris, Gallimard, 2002. 83 L’illustration de Mazzanti n’est pas tout Ă  fait fidĂšle au texte. Car sur le dessin, le Requin ne va pas Ă  la rencontre de Pinocchio, comme l’écrit Collodi, mais le surprend par de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Claude Imberty, Les animaux dans Pinocchio », Italies, 12 2008, 83-109. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Claude Imberty, Les animaux dans Pinocchio », Italies [En ligne], 12 2008, mis en ligne le 01 dĂ©cembre 2010, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
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